lundi 21 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 2)



Le lendemain, aux alentours de 20 heures, alors que la nuit était déjà tombée sur le Finistère depuis longtemps, il n'y avait plus rien sur le port de Douarnenez, plus de sardines, pas encore de poivrot en train de vomir...juste un mec debout en pull avec un sac posé par terre à côté de lui.

Un mec qui commence à se demander si il était avisé de confier sa fortune à un porteur de boucle d'oreille, grande gueule et soulard...mais bon, même si il était très peu probable que le grand navigateur revienne, il y avait encore moins de chances que notre ami rentre chez lui bredouille avec une tenace odeur de sardine comme seul souvenir de la mer.

Après des années entières vouées au doute, confier une poignée de billets poisseux à un va-nu-pieds était la meilleure chose qu'il puisse faire, vous allez voir pourquoi.

Non seulement, le marin s'est pointé -presque à l'heure- mais en plus, il était à bord d'une splendide embarquation à voiles d'un blanc (presque) immaculé.

"-Ah, ben salut! Ca va bien?
-Oahhh pécab, j'ai bricolé toute la journée et je suis passé emprunter un ciré pour toi, on peut décoller...quand tu veux.
-Ok, et ça c'est quoi? C'est l'annexe? Ton bateau est caché où?
-mmh? ah ben c'est ça mon bateau...chais pas ce qu'il te faut mon pote.
-On va en Jamaïque avec ça? Mais c'est minuscule.
- Effectivement, le Morris Bornioll est un mini 6.50, mais il a déjà effectué deux transats dont une sans avarie majeure...c'était en 91...d'ailleurs, on était partis d'içi. Ca date pas d'hier...oh putain de traversée. J'avais oublié mes clopes au comptoir avant de partir.
-Et c'est fait pour deux un truc pareil?
-Sache que le reglement international de la mer je sais pas quoi stipule qu'une personne doit toujours se trouver sur le pont pour surveiller les concurrents, les icebergs ou les pirates si y'en a. Par conséquent, un pieu est largement suffisant.
-J'espère que y'en aura plein !
-De quoi, des pieux?
-Des pirates.
-Si t'es sage, on croisera peut-être Drummond Drum Maxwell...le dernier pirate Jamaïcain encore en activité...c'est plus un trafiquant qu'autre chose.
-Drummond Maxwell, a.k.a Drum the Upsetter ?
-yeah man. Hardest sailorman around town."

(à suivre)



dimanche 20 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 1)


L'histoire que je vais vous raconter, je la tiens d'un marin Irlandais qui lui même la tenait d'un sage Africain qui l'avait lue dans Voiles et Voiliers.

Un matin, un homme s'est levé...contre les autres hommes. Il avait décidé de travailler pour son propre compte et pour ce faire, il ne voyait pas d'autre endroit que l'Océan. Bonne idée. C'est pourquoi il quitta son logis muni de ses maigres économies et prit la route avec l'espoir d'embarquer sur le premier navire qui se présentait.

C'est ainsi qu'une semaine plus tard, on pouvait voir notre ami décharger des caisses de sardines à longueur de journée sur le port de Douarnenez. La vie était dure mais il ne regrettait pas d'avoir foutu sa vie en l'air pour accomplir son rêve...oh non.

Car une fois la nuit venue, il se rendait au débit de boisson pour entendre les dernières nouvelles de la mer. Ses mains étaient
à tel point blessées par le travail qu'il peinait à tenir son verre mais pour rien au monde, il n'aurait raté les propos confus et fortement teintés d'éthylisme de ceux qui revenaient des antilles, du Brésil ou même de Groix...C'est alors qu'il a demandé à un de ces grands navigateurs, si il pouvait embarquer aussi sur son beau voilier pour gagner des régates de Swan 45 à l'autre bout du monde...

Ce à quoi le grand navigateur répondit :

"-Les Swan ... c'est bien ces canotes...mais j'ai rien de tout ça...par contre, je t'emmène où tu veux avec mon navire...facile.
-La Jamaïque, ça serait possible?
-Ouais, ben ok, on part demain alors...euh par cont' , t'aurais pas de quoi payer la note de ce soir là?
-D'accord, je paie l'addition et toi tu m'emmènes à Kingston.
-Parfait, bon alors on se donne rendez-vous sur le quai demain, à 8h du soir. en attendant tu jettes toutes tes merdes qui puent la moule, et tu vas t'acheter un ciré et des bottes.
-Je peux garder un sac quand même?
-Si tu veux. Ouais, fais comme tu veux...m'en fous de ça... mais maintenant que j'y pense, toi t'es un gros plouc, et le gars du comptoir du marin, il va sans doute t'arnaquer comme un parisien...il vaut mieux que tu me files ton pognon et moi j'achèterai tous les trucs nécessaires que t'as même pas idée...je suis sûr que tu sais même pas ce que c'est qu'une ancre flottante...
-Bon d'accord, je te fais confiance alors...
-Bien...alors, je te dis, à demain cher camarade!
-A demain, tu veux pas que je te dise ma taille?
-Ta taille? Pour quoi faire? Y'a pas écrit pompes funèbres sur ma gueule...
-Je pensais pour le ciré.
-T'en fais pas, tu vas passer deux mois dedans...t'auras largement le temps de t'y habituer...ah ah...allez salut hein, kénavo mec."


(à suivre)




mardi 15 janvier 2008

La confiance en soi

Je me rappelle d'un jour où on m'a dit que je n'avais pas confiance en moi.

Pour éviter que vous vous mépreniez de la même manière que moi, je vais vous présenter un petit exposé sur la confiance en soi.

L'excès de confiance en soi, ça consiste à raconter une blague qu'on n'a pas compris du tout et à en rire aux éclats, puis mépriser ceux qui ne vous ont pas suivi dans l'hilarité.

Exemple :
"-Pourquoi Jésus-Christ n'a-t'il pas participé au match Nazareth-Jerusalem lors de la saison 32-33?
-Je sais pas...
-Parce qu'il était sur le banc de touche !! Ah ah ah...putain c'te blague, elle est trop bien !!"

Le manque de confiance en soi, c'est écouter cette blague, voir que la personne qui la raconte se poile, et rire à son tour, histoire de ne pas passer pour un idiot vu qu'on sait pas vraiment ce que c'est qu'un banc de touche et ce que Jésus pouvait foutre en 33 sur un truc pareil...

La confiance en soi, c'est éviter de raconter des conneries pas drôles pour faire son intéressant.


Sinon, l'histoire originale, c'est :

"-Sais-tu pourquoi Jésus n'a pas participé au match Nazareth-Jérusalem qui' s'est soldé par un cinglant 0-3 ?
-Non.
-Parce qu'il était suspendu. "

Y'a pas de quoi rire en fait.

jeudi 10 janvier 2008

Retour à la normaal

Déjà dix jours que j'ai quitté l'Angleterre avec mes regrets éternels et neuf que j'ai repris le travail aux Pays-Bas... C'était très chouette de retrouver mes collègues, de leur souhaiter bonne année, de manger un beignet olliebolen avec eux et puis de retomber dans la routine. beuh.
En attendant d'embarquer pour une nouvelle aventure, je tue le temps en fabriquant des petites maquettes du HMS Victory dans des bouteilles de rhum...Le plus facile étant de les vider.


allez, Kenavo.

The days of Abloc'h-Jean Floc'h (la mission VI)


Abloc'h-Jean where's your milk white skin ?
What's that stubble on your chin ?

It's buried in the rot gut gin.

You played and lost not won.


Dans la foulée de mes récents exploits, le voyage à Londres s'est soldé par un échec complet... Le plan était pourtant simple : on était sensés retrouver des amis habitant au sud de Wimbledon, festoyer chez eux tout en sachant que ce repas pouvait très bien être le dernier que nous ferions en liberté, puis gagner la ville en métro afin de disposer les explosifs à des emplacements stratégiques, puis activer les détonateurs après que les 12 coups de minuit aient retenti. Plutôt simple à mettre en oeuvre non ?

Le repas s'est très bien déroulé : pastis, petits toasts, champagne, magret, pinard, poires au chocolat...très bon...merci au cuistot qui s'est bien décarcassé.

L'heure fatidique arrivant, on a fumé un pet, on a pris des bouteilles de champagne et on est partis.

Moi, dans le métro, je réfléchissais à toute allure...il faut dire que j'étais un peu pété...je me disais:
"Attends là, je me balade dans le métro Londonien avec tellement de pétards dans le sac à dos que j'ose pas fumer une clope de peur de me retrouver à filer ma position à B. Burt quand il va à l'île de Wight...Ca va pas se passer comme ça ! Ils m'auront pas les salauds! Je démissionne. "

Alors ni une ni deux, j'ai balancé mon sac par la porte du tromé à la première station et je me suis tout de suite senti mieux...et tout de suite après très con parce que mon larfeuille était aussi dans le sac...pas grave ça, j'en piquerai un autre... avec de l'argent dedans cette fois.

On est sortis du métro et j'étais bien content de constater que y'avait des filles qui couraient, rigolaient et vomissaient
partout ...c'était chou.

Du reste de la soirée, je m'en souviens plus trop...il parait que je mettais des mains au cul à toutes celles qui passaient à ma portée et que j'ai failli me bagarrer une dizaine de fois. Train-train habituel.

C'est le lendemain que ca a été dur : aucun objectif rempli, l'Angleterre honnie mise ni à feu ni à sang ni rien, un sac couvert de vomi. C'est pas aujourd'hui que je vais rentrer au Pays moi...

L'exil continue.

mardi 8 janvier 2008

The Last Time (La mission V)


Well I told you once and I told you twice
But ya never listen to my advice

You dont try very hard to please me

With what you know it should be easy

(Note: Je savais pas trop quoi mettre comme image pour parler de ça alors j'ai décidé de mettre un truc qui ressemblait pas à Londres, à savoir... trois jeunes filles en bottes sur un boeuf...qui picolent du vin neuf...picoli, picola, ça sera pas... TOI !)

Du coup, Dimanche soir, j'ai vraiment eu du mal à m'endormir...je m'en voulais pour avoir foiré ma mission, et puis j'ai entendu parler anglais derrière le mur (je traduis pour les bienheureux qui n'ont pas eu les oreilles écorchées par un tel dialecte) :
"-Je te l'ai dit une fois...deux fois...Mais tu n'as jamais écouté jamais mon conseil.
-gnééé ?
- Tu pourrais me faire plaisir quand même...
-Vous faire plaisir??Madame? Mais comment?
-Avec tu sais quoi, ça devrait être facile..."

J'ai rien compris...
En plus y'avait un orchestre qui faisait un de ces boucans...enfin juste que j'étais en train de devenir fou dans ce pays et qu'il fallait que je rentre chez moi...rapidement.

(à suivre)


lundi 7 janvier 2008

Salt of the Earth (la mission IV)


Lets drink to the hard working people
Lets drink to the lowly of birth

Raise your glass to the good and the evil

Lets drink to the salt of the earth...

C'est pas parce qu'on a foiré lamentablement notre premier objectif qu'il fallait se laisser abattre...surtout pas . Le Finistère ne me l'aurait jamais pardonné, c'est sûr. Par conséquent, dimanche, on est allé à l'île de Wight.

Je suis monté dans la voiture de Burt. Au début, je croyais que c'était moi qui devait conduire mais B, pas con pour deux sous, s'est procuré (je ne sais comment) une voiture d'espion avec le volant à droite !! Trop bien pour pas se faire repérer par la police ou le MI5. En fait, moi il fallait que je lise la carte et que je lui donne les directions à suivre...c'était pas trop dur mais au bout de 5 minutes, il m'a arraché la carte des mains et il a installé sa Gépaihesse.

La Gépaihesse c'est une machine espion qui récupère les positions des satellites et à partir de ces positions, toi tu sais où tu te trouves sur la terre et tu peux aller à l'île de Wight par exemple (sauf dans la mer, là il faut prendre le bateau sinon on peut mourir). Y paraît que le plus dur c'est d'envoyer les satellites dans l'espace. Mon ami Burt, lui, il utilise une espèce de fronde spéciale mais il n'a pas voulu me la montrer au cas où la Normandie et la Bretagne seraient à nouveau en guerre... Je lui ai dit que pour moi c'était toujours la guerre entre nous et qu'on n'avait pas besoin de tous ces truc d'espions, qu'on arrivait très bien à se repérer en regardant les étoiles et la mousse sur les arbres, nous, les Bretons !

Bon, et puis on est arrivés à Cowes, qui est une ville très célèbre de l'île de Wight...Moi, je suis allé me cacher pour prendre les pétards que j'avais acheté la vieille et qui étaient dans mon sac à dos et ce afin de faire exploser l'île : j'avais acheté des bisons 6 (Très Gros Boum), plein de mammouths et des Tom Pouce pour rigoler.

C'est là que mes amis m'ont dit que si je faisais tout exploser maintenant, on n'aurait pas le temps de déjeûner et que en plus, tout serait explosé et donc il resterait plus rien à manger. Pfff... Tu sais moi je m'en foutais en fait, j'avais aussi du galak dans mon sac alors... Mais bon on est allés dans un pub et puis on a bu quelques bières et on a mangé du rosbif avec des légumes bouillis et un genre de sauce au gras. Les anglais, ils en sont très fiers de ce plat et ils appellent ça le Sunday Roast.

En sortant du pub, on n'avait plus très envie de faire sauter l'île parce que tous comptes faits, ça ressemble pas mal à la Bretagne : y'a des voileux partout et on peut picoler en écoutant des chants de marin et les Rolling Stones...

C'est là que j'ai décidé de garder mes pétards pour Londres et le 31 décembre ! boum !!!


(à suivre)