vendredi 23 novembre 2007

Souviens-toi...c'était il y a 3 ans.

Il y a trois ans, c'était la préhistoire... Abloc'h-Jean Floc'h n'était même pas né, mais son papa sévissait dans une feuille de chou sans intérêt (tenue par les sbires de Babylone) à la diffusion confidentielle (après censure).

Certaines personnes ne vivent peut-être pas à Brest depuis très longtemps ou alors ils préfèrent rester chez eux, ou alors encore, ils font d’autres trucs cool, allez savoir !

Toujours est-il qu’il existe des lieux publics où il est fort agréable de séjourner quelques heures ou quelques jours que je vous propose de découvrir en ma compagnie.

Si, tout comme moi, vous n’êtes guère friands de ces soi-disant pubs Irlandais sortis du sol il y a quelques années où ont pris l’habitude de se retrouver des hordes d’adolescents à peine pubères végétant entre le lycée Kéruchen et l’UBO, des papas qui veulent se rajeunir afin de lever de la pucelle mais pas qu’on les dérangent pendant qu’ils dégustent leur Despé ou leur Smirnoff Ice et une grosse tripotée de connards en tout genre…Si les lounges et les bars branchouilles aux néons violets et fauteuils clubs où l’on sert du Cognac, du jus de Tomate et des bières Tsin Tao vous emmerdent profondément, venez dans un endroit sans fioriture aucune où vous serez chaleureusement accueillis par le patron et les quelques clients : LE BAR ECOSSAIS (243 rue Jean Jaurès).

La déco intérieure témoigne d’un réel effort de conception du patron puisqu’il y a un panneau de bois sur la façade sur lequel est peint un buste d’écossais ; l’artiste (sans doute un type amputé des bras qui peignait des cartes postales avec les pieds depuis quelques jours) s’est inspiré d’une pub d’alcool visible à l’intérieur du bar. La porte dispose d’un judas, ce qui est bien pratique quand on ne veut pas faire rentrer ceux qui auraient confondu avec le proche Happy Café et elle est peinte en bleu ce qui est également bien pratique, reconnaissez le.


Quand on rentre dans le bar, on se demande si on n’a pas fait une erreur. Les murs sont tapissés d’un très joli tartan écossais importé d’Ecosse et le mobilier est très confortable : des bonnes chaises et des banquettes en bois très dur qui soutiennent bien le dos, des tables faites dans le même bois très dur sur lesquelles on peut taper du poing si on est pas content du tout parce que les bières mettent du temps à arriver, jouer aux cartes (sous réserve d’acceptation du patron et petit bakchich), poser ses bras si on est un peu fatigué de parler avec voire tout le haut du corps si on est vraiment très fatigué ou complètement bourré. La décoration intérieure inclut un coin mexicain (en fait, c’est un drap blanc agrafé au mur sur lequel sont peints des cactus par l’artiste dont j’ai parlé plus haut) et un coin ludique (fléchettes et baby-foot) mais un bar Ecossais ne serait pas ce qu’il est sans serveuse…Ecossaise : pas de jolie étudiante anglo-saxonne ou nordique venue servir dans un bar pour apprendre les langues, que nenni ! Une vraie tôlière comme on en trouve à Glasgow : la quarantaine froissée, cheveux poivre et sel, dents grises et déchaussées mais vachement sexy et rassurante pour les poivrots en mal d’amour maternel que nous sommes.

Quant à la clientèle, vous vous doutez bien que ce n’est pas exactement celle du Rotary Club. Certains mecs ont du se retrouve la par hasard : à mon avis, ils faisaient la sieste peinards dans un container sur un quai d’Edimbourg, les dockers les ont pas vu, ils ont mis les rouleaux de tartan destinés au bar Ecossais (celui dont on parle là) par-dessus et hop direction Brest. En tout cas, ne vous fiez pas à leurs mines patibulaires car les apparences sont parfois trompeuses (enfin… fiez vous-y la plupart du temps, ça vaudra mieux pour vous) et laissez moi vous raconter une anecdote grand-guignolesque. En arrivant au bar, je me suis dirigé vers le comptoir pour commander un Monaco ; pendant que la serveuse le préparait en crachant dedans, un de ces mecs m’a bousculé et est passé devant moi d’une façon très impolie pour ne pas dire grossière. J’ai reculé d’un pas afin de lui montrer de la façon la plus primitive possible que je refusai l’affrontement et c’est alors que le triste sire s’est retourné puis excusé en me conviant à récupérer le Monaco que j’étais prêt à abandonner trois secondes avant…Quelle histoire mes amis !

L’élément délirant du Bar Ecossais n’est pas la variété d’alcools proposés car celle-ci frôle l’indigence : bière blonde (Heineken pour ne pas la nommer) pour les uns ou brune pour ceux qui ont envie de gerber et cidre pour ceux qui n’ont pas de figure. Non, le truc déliiiiiiiiiiiiiiire est une chose plus rigolote : c’est un soupirail situé au niveau de l’entrée du bar…On imagine des pirates qui rentrent en clignant de l’œil à la tôlière afin qu’elle ouvre la porte menant à leur repaire dans lequel ils gaspillent les doublons volés aux galions Espagnols ou les livres de ces Anglais (ces marchands de mort subite) ; en plus, ils peuvent voir quand il y a des spadassins qui arrivent grâce au mousse qui fait le guet.

Le bar ferme à une heure. Je vous conseille vivement cette adresse.

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