mardi 29 janvier 2008

Léviathan (part. 11)



C'était une belle soirée.Le GPS du Gilgamesh indiquait qu'il restait 500 milles, la nuit tombait tranquillement, permettant aux étoiles de jouer un court instant leur récital préféré, l'équipage se saoulait tranquillou pour se réchauffer...bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes...Hélas.

Ca se passe lentement (lire à deux et à deux à l'heure) (à quatre à l'heure si vous voulez):

Juble se lève pour aller chercher la dernière bouteille de Rhum du bateau.Il jette un bref coup d'oeil aux alentours...deux trois cargos, quelques pêcheurs de la Corogne, et une montagne sombre, presque noire au Nord-Ouest.

-Jil...Jil...tu devrais te retourner et regarder ce qui nous arrive là...
-Au Nord-Ouest... il est gentil...Le Nord c'est de la merde, l'Ouest c'est de la merde...et il veut que je regarde au Nord-Ouest...mais il est pas con? Martial...
-Quoi?
-Il est pas con ce Juble?
-Ah ouais, trop.
-Bon je vais me lever quand même...
-A toute."

Jil se
lève à son tour et se retourne...vers le Nord-Ouest...Il voit une montagne noire, bruyante et humide.

-Juble...
Pourquoi tu nous a pas dit plus tôt qu'on allait crever?
-J'étais pas sûr...

(se retournant vers Juble)

-Pas sûr?


La vague déferle sur le Gilgamesh, le retournant comme une crêpe avec l'équipage...Rien ne remonte.


FIN

dimanche 27 janvier 2008

L'épopée de Gilgamesh (part. 10)


Jil accepta à contre-coeur le deal de Drum en évitant de penser à ce qui pouvait arriver si la malchance continuait à le coller. Juble et lui dirent au revoir à Isadora.

N'étant pas totalement idiot, Drummond Maxwell avait imposé la présence d'un de ses hommes de confiance à bord du Gilgamesh. Cet homme, c'était Martial: un Haïtien de 2 mètres qui fumait des joints continuellement. Drum le décrit à Jil dans ces termes:


"-Tu vas voir, il est un peu timide mais très sympa...Martial est Haïtien, donc il parle Français...euh ...créole...mais enfin, avant, c'était la même chose non? et puis c'est lui qui s'occupera de la transaction
avec Lopez. Ensuite, tu n'auras plus à t'en soucier ; il reviendra ici par ses propres moyens.
-A la nage? avec sa valise sur la tête ?
- Sacré toi...tu dois bien t'entendre avec ton copain demeuré non ?
-Bon ben salut Drum, merci pour tout...tu veux que je passe le bonjour au copains de ta part ?
-Pas la peine."


C'est ainsi que le splendide yacht X 41 quitta l'île qui servait de base à Drummond Maxwell avec son équipage et 50 kilos de cocaïne destinés au Senor Lopez de la Corogne. La nuit venue, Juble, Martial et Jil ne dormaient pas beaucoup...il se demandaient : "Est-ce la chance que j'attends depuis toujours ?", "Comment me débarrasser des deux autres ?", "Pourquoi c'est moi qui doit partager ma cabine avec Martial ?"... Ce genre de questions.


La traversée retour se fit plus vite et plus confortablement que l'aller, pour le plus grand bonheur de Juble qui trouvait qu'avoir des vrais chiottes, un lavabo, et un frigo rempli de bonnes choses des Caraïbes, eh ben c'était bien sympa. (Jil continuait à s'astreindre à son régime quenelle car il lui avait fallu 10 ans pour s'y habituer...)


La seule perte que l'équipage du Gilgamesh eut à déplorer fut la dernière phalange de l'auriculaire droit de Juble. Il tenait une noix de coco entre ses mains pour faciliter la tâche de Martial qui voulait la couper en deux avec son énorme coupe-coupe très bien aiguisé.
Ca a fait un genre de "tchac"... Juble a regardé un moment son petit doigt qui saignait sans rien dire puis son teint devint rouge, blanc, vert...et il s'évanouit.


Quand Jil demanda à Martial ce que c'était que ce bordel et pourquoi l'autre con était dans les pommes d'abord, Martial répondit avec sagesse que quand on sait pas tenir correctement une noix de coco, on fait pas le mariole...voila.


(à suivre)

Le Gilgamesh (part. 9)




En fait, Honoré Jean-Baptiste alias Drummond Maxwell alias Drum the upsetter, était né à Brest de parents Guadeloupéens. La famille Jean-Baptiste habitait la même rue que celle de Jil ce qui fait que les deux compères se connaissaient depuis toujours sans pour autant être trop proches.

"-Tu sais Jil, j'ai perdu deux jours de mon précieux temps en venant te récupérer. A cause de ça, on vient de rater un client qui a du rentrer chez lui très, très, très mécontent.
-Tu m'en vois sincèrement navré Drum... note quand même qu'on te ramène ta douce en bon état.Je n'y ai pas touché et Juble a même pas essayé. Si tu n'étais pas passé par là, elle coulait avec nous.
-Exact, je vous suis redevable de ça...aussi est-il vrai que je vais pas vous abandonner à nouveau sur votre barque au milieu de l'océan. Je vais même te faire un petit cadeau.
-ahh, Drum, tu sais que j'adore les surprises. C'est quoi ton cadeau?
-Un voilier : le Gilgamesh ! Presque neuf, équipé pour la course au large, une merveille.
-Merci bien, Quel genre?
-X 41. On vient de le piquer à une bande de vieux trous du cul anglais qui ne s'en servaient pas de la bonne façon.
-Pourquoi c'est toujours les vieux qui ont les plus beaux canotes ?
-Je te donne ce bateau à une seule condition...c'est que tu ailles immédiatement à la Corogne avec et que tu livres un certain chargement à une certaine personne...le client qu'on vient de rater."

Jil s'était toujours tenu éloigné le plus possible des combines puantes de Drum mais il savait que cette fois-ci, il n'allait pas y couper..."Désolé mec", "pas intéressé", "une autre fois peut-être" et autres expressions du genre ne fonctionnant pas trop avec Captain Maxwell, Jil essaya de discuter:

"-Tu sais ce qui peut nous arriver si on se fait gauler avec ta cargaison ? Je suis sûr que c'est pas des t-shirts avec la gueule de Bob Marley...c'est quoi ?
-T'en fais pas garçon, ça pèse 50 kilos et c'est très bien camouflé dans le bib...Notre client arrive avec sa camionnette, prend ton bib rempli de coke et t'en file un vrai qui marche...ensuite, libre à toi de faire ce que bon te semble avec le bateau : couler, perdre des courses, démâter, t'échouer sur des rochers...tout ce que tu fais d'habitude.
-J'imagine que je n'ai pas tellement le choix hein?
-On a toujours le choix mon cher Jil. "

(à suivre)


samedi 26 janvier 2008

Steppin' Razor (part. 8)


Le Lion of Judah était un vieux cargo russe qui avait servi au transport de marchandises diverses entre Odessa et la Havane. Principalement des barils de teinture pour les cheveux, des cigares et des pommes de terre.

Un jour, Drummond Maxwell et quatre de ses camarades armés jusqu'au dents l'ont abordé alors que tout l'équipage s'était saoulé la veille. La lutte fut sanglante et tous les popoffs balancés par dessus bord au petit matin tandis que la carrière de contrebandier de Drummond commençait sous un sinistre augure. C'était en 1991, l'URSS implosait, et personne ne s'est vraiment soucié du sort de l'équipage du Vassili Bouslaï jusqu'à présent.

Juble et Jil furent conduits jusqu'à la cabine du capitaine histoire de négocier le prix de leur sauvetage et discuter un peu. Isadora avait déjà été emmenée par le quartier-maître et le lieutenant ...

"-Jil, je suis fan de Reggae depuis toujours, et tu dois savoir que l'anglais de la Jamaïque est un peu différent de celui qu'on apprend à l'école. Cela dit, je pense que j'arriverai à me débrouiller.
-Te fatigue pas mec...y'a rien à communiquer avec lui...c'est pas le conseil municipal...Isadora, elle qui est si douce...Je préfère pas savoir ce qui lui arrive en ce moment...pauvre enfant."


Lorsqu'ils pénétrèrent dans la cabine, Juble et Jil furent légèrement surpris...En effet, Isadora était accrochée au cou d'un grand type avec des locks, couvert de bijoux en or assis sur un trône en osier qui semblait être le capitaine. C'est là que Juble a commencé à parler, pensant régler la situation.


"-Me know from bigger source the rasta is hard sailor and I support that to the fullness. Me and the I sailor Jil want to go to Kingston Jamaica.

-If you want to live, treat me good...I'm like a walkin' razor don't you watch my size? I'm dangerous!
L'équipage et Isadora ont alors éclaté de rire.
-Jil, t'as entendu? Il dit dangereux... et ils se marrent tous comme des baleines...Putain on est dans la merde là...non?"


Drummond Maxwell a lâché Isadora, s'est levé de son trône et a pointé son doigt en direction de Juble.


"-Qu'est-ce tu racontes mec ? Ca veut rien dire tes conneries...mais c'est rigolo...t'es un marrant toi... Jil ! Quoi de neuf depuis la dernière fois? Tu te prends toujours pour Tabarly je vois. T'as pas encore compris que t'es un minable?ah ah ah...
-On se refait pas Drum...t'es bien placé pour le savoir non?
-En tout cas, merci d'avoir ramené Isadora jusqu'ici...Ces bâtards de coast guards Yankee sont en train de me briser les noix, grave, je peux plus sortir de la mer des Sargasses sans me faire tracer par une de leur vedettes...sinon, je serais allé la chercher moi-même cette pute! ah ah..."


(à suivre)



jeudi 24 janvier 2008

Black Star Line (part. 7)


Ce fut difficile, mais la tempête a fini par se lasser et elle a continué son chemin vers Cuba ou le Nicaragua, histoire de leur apprendre à être communistes...Isadora, Juble et Jil pouvaient se féliciter d'avoir évité un naufrage certain. Par contre, sans voiles ni vivres ni electricité, leurs jours étaient comptés.

Néanmoins, la providence, qui était plutôt cool, a fait surgir un pavillon à l'horizon. Ce n'était pas celui de la marine britannique, ni un pavillon noir...fond rouge, croix blanche et étoile noire.

Au fur et à mesure que le navire s'approchait, on pouvait distinguer Lion of Judah peint sur la coque...Tous ces signes qui ne faisaient pas douter de la provenance du bâtiment, ni de sa contenance. Jil a quand même lancé la dernière fusée de detresse tout en sachant que récupérer les naufragés n'était pas le passe-temps favori de l'équipage, surtout quand il s'agit d'une bande de misérables dans un sabot.

C'est alors que Isadora qui était plutôt réservée jusqu'à là s'est mise
à hurler en agitant ses bras dans tous les sens.

"-Isadora, j'aimerais partager ton enthousiasme, mais c'est pas le bateau du père Jaouen qui arrive. Quand Drum aura compris qu'on vaut rien, il nous balancera à la mer.
-On va enfin rencontrer Drummond Maxwell, depuis le temps que je l'attendais.
-Bon ben si tout le monde est content alors..."

Une heure après, des types avec des grosses cigarettes et des énormes nattes puantes lançaient des aussières à Jil, qui s'est empressé de les attacher au bateau blessé et de rejoindre les autres sur le Lion of Judah.

(à suivre)

Cartouche (part. 6)


Alors que nos trois aventuriers se dirigeaient tranquillement vers la Jamaïque, des gros nuages noirs firent leur apparition accompagnés par du vent, beaucoup de vent. C'étaient les signes avant-coureur d'une tempête tropicale comme il en déboule sur ces régions au début de l'automne. Jil savait que le Morris Bornioll allait passer un sale moment et décida de l'annoncer à ses camarades.

"-Bon les gus, il semblerait qu'on soit sur la trajectoire d'une putain de tempête et que y'ait rien à faire pour l'éviter...C'est trop tard pour tenter quoi que ce soit. On va commencer par rentrer les voiles...sortir un soupçon de tourmentin... mettre les gilets de sauvetage...et puis euh...Juble, tu fais partie d'une religion?
-Pas vraiment.
-Ok. Merci sale mécréant... et toi Isa?
-qué?
-Elle comprend rien...bon c'est pas grave, les suppliques ne m'ont jamais servi à rien "

Six heures plus tard, il fallait se tenir bien fort aux chandeliers pour pas passer à la baille...On pouvait lire la peur sur deux visages et comme une excitation sur celui d'Isadora. C'est à ce moment que le Morris Bornioll a décidé qu'il en avait marre de bander...Un énorme craquement a retenti à dix milles à la ronde et le mât s'est effondré sur tribord.

"-eh ben voila...C'était la dernière pièce d'origine...Il m'aura vraiment tout fait ce putain de bateau.
-Jil tu as une idée de ce qu'il faut faire lorsque le mât s'arrache de la coque comme ça?
-Attends, attends, je crois qu'on va devoir ranger les guirlandes et les boules...tu te charges de l'étoile dorée en tête...par contre fais gaffe parce qu'elle est dans la flotte. En plus, j'ai l'impression que les vagues le font taper dans la coque. Il faut s'en débarrasser sinon on va couler comme des cons...et ça c'est très mauvais...ça nique l'antifouling."

Jil s'élanca sur le pont et coupa les haubans étai et compagnie avec son couteau. Après avoir dit un bref adieu au dernier vestige de son passé de coureur, il revint s'asseoir dans le cockpit.

"-J'ai aussi regardé la coque, et y'a un beau trou. Ca m'étonnerait pas qu'on coule même.
-Y'a pas un radeau prévu à cet effet dans ton bateau, des fusées de detresse?
-Tu parles du bib? eh ben y'en a plus...Je m'en suis servi une fois et puis j'en ai jamais racheté. Les fusées, je les gardais pour une victoire à la route du Rhum mais je crois qu'on va effectivement devoir les utiliser vu que y'a plus de courant pour lancer des S.O.S."

Aussitôt dit, aussitôt fait.

"-Voila, maintenant, si tu le permets, je vais voir ce que je peux faire pour réparer la coque. J'ai...du scotch alu, pas le temps de faire de la strat... Isadora et toi vous allez écoper ce que vous pouvez avec ces boîtes de conserve vides. Si on se démmerde bien, on pourra fêter ton prochain anniversaire."

(à suivre)

mercredi 23 janvier 2008

Isadora (part. 5)


C'est ainsi que le Morris Bornioll reprit la mer, le ventre chargé de passagers tous plus originaux les uns que les autres. Un fumeur de joints au glorioleux passé de coureur des mers, actuellement pilier de comptoir et un type complètement paumé qui en deux semaines est passé du statut de chômeur Jurassien à celui de marin après une pige de manut' chez Connétable...une femme aux cheveux noirs et au regard de braise, embauchée sous prétexte qu'elle savait faire des bonnes quenelles, complétait le trio.
Juble avait essayé d'en savoir plus sur le compte de la mystérieuse Isadora mais les réponses de Jil à son sujet restaient évasives...



"-Tout ce que tu sais c'est qu'elle s'appelle Isadora, qu'elle veut retrouver son mari en Jamaïque et qu'elle ne veut pas y aller autrement qu'en voilier ?
-Qu'est-ce que tu veux savoir de plus, on s'en fout du reste non ? Les affaires des dames ne regardent pas les gentlemen des mers.
-Enfin c'est juste que à trois dans ton mini, on est un peu serrés quand même.
-Et alors? Y suffit de rester dehors...Il fait beau, on a les alizés dans le dos, du rhum sous le plancher...De quoi tu te plains ? Essaie de profiter de l'instant, surtout qu'on sait pas de quoi demain sera fait. C'est d'autant plus vrai en mer...
-Oui oui...parle moi des calamars géants et des baleines blanches qui retounent les galions d'un coup de nageoire.
-Ces conneries coco, c'est pour les gamins...et les ados...et quelques adultes crédules à la rigueur...ça me fait pas peur. Par contre, as-tu déjà entendu parler des vagues scélérates? Un mur de 30 mètres de haut qui surgit de nulle part et fracasse tout sur son passage. Les plus grands surfeurs sont sur le coup mais le problème est qu'elles sont totalement imprévisibles...alors si t'en vois une qui se profile et que je suis en train de pioncer...oublie la règle d'or et réveille-moi vite. J'ai toujours dit que je voulais mourir debout, face au danger.
-Je tâcherai de m'en souvenir.
-T'as intérêt, parce que si t'oublies et qu'on se sort d'un truc pareil, c'est moi, qui te tuerai."

De son côté, Isadora ne semblait pas se soucier des périls de la mer, mais plutôt de savoir si elle réussirait à attraper des exocets avec son épuisette...chose impossible d'après Jil qui s'y connaissait vachement.

(à suivre)


Pause aux Açores (part. 4)



Grâce au spi asymétrique du Morris Bornioll et surtout au sens stratégique de Jil, l'archipel des Açores s'est pointé plus vite que prévu. Au bout de 12 jours, l'île du Faial n'était plus qu'à une cinquantaine de milles.C'est à ce moment que Jil a décidé de faire un petit topo à Juble:

"-Putain, avec tout ce que tu viens de dégueuler depuis Douarn', on pourrait reboucher le tunnel sous la manche ... T'es sûr que ça va ? Tu dois avoir l'estomac retourné comme une chaussette.
- C'est exactement ce que je ressens...j'ai l'impression d'être une chaussette dans une machine à laver.
-Bon, c'est normal, tu débutes dans le métier...Le pied marin, ça se porte sans chaussettes de toutes manières.
-Quand est-ce qu'on arrive?
-Bientôt, cher ami, nous serons à Horta. C'est une escale impérative pour tous les marins du globe...y'a aussi un genre de tradition qui consiste à laisser un petit dessin sur la jetée avant de partir sinon ça porte malheur.
-Qu'est-ce que tu dessines toi?
-Une femme à poil... chaque fois que je repasse, je lui rajoute des poils. On dirait un orang-outan femelle maintenant.
-Si c'est ton genre de femme...
-Tout à fait, monsieur Ironic Tamer.
...
Ah! y'a aussi un établissement qui s'appelle le Peter Café Sport et qui sert des rhums de porc. On va s'en coller une, je te raconte même pas.
-Ah oui, ce bar qui a été tenu par un certain Peter pendant 40 ans ou presque...
-Ouais, mais en fait c'était un dénommé José. Il est mort en 2005...ouais...cirrhose...enfin...ça vaut mieux que de mourir de soif.
-Quelle horreur.
-Je fais souvent un cauchemar dans lequel je suis assis dans un troquet et on me sert des bières qui s'évaporent avant que j'ai le temps de les siffler. C'est pour ça que je me rendors jamais après m'être réveillé."

Une fois arrivés à Horta, Jil dit à Juble que pour éviter d'avoir un cadavre sur son bâteau et deux cas de scorbut à l'hopital de Kingston, il allait chercher des fruits frais et des sources de vitamine C...que Juble avait qu'à l'attendre et en profiter pour nettoyer le canote tant qu'il y était.

Juble ne l'a pas écouté et s'est taillé pour visiter la ville histoire s'en jeter un petit derrière la cravate. A son retour, Jil n'était pas rentré, le lendemain non plus, ni le surlendemain...Ce n'est qu'au bout de trois jours que, tel un messie pour alcolos, Jil a ressuscité.

Il était parti trois jours avant pour acheter des fruits et il revient une main dans la poche et l'autre dans le corsage d'une
femme vêtue de noir...plutôt dodue.

"-Jil, mais qu'est-ce que t'as foutu pendant trois jours? Je commencais à croire que t'étais mort ou un truc du genre...
-ttt...Arrête de dire des bêtises et dis plutôt bonjour à Isadora. Isadora,Juble. Juble, Isadora...Isadora était cuisinère dans une taverne mais elle vient de rendre son tablier...elle va venir avec nous. Tu vas voir, elle a une excellente recette à base de poisson et de farine...un genre de quenelle."

(à suivre)


mardi 22 janvier 2008

Jil et Juble (part. 3)



C'est lors de la première nuit en mer, après que les lumières de la côte aient totalement disparu y compris celle de l'Ar Men, que nos héros ont pris conscience de ce qu'ils venaient de faire...Larguer les amarres pour une terre inconnue n'est pas chose facile, sauf quand on est Breton.

"-Alors la nuit, c'est très facile...tu tiens le cap que je te dis et t'essayes de pas trop dormir. Si tu vois une lumière au loin et qu'elle se rapproche...fais gaffe. Si elle se rapproche vite c'est grave...si elle se rapproche lentement...c'est pire. T'as compris? La règle d'or c'est que si y'a un problème, tu ne me réveilles pas et tu te démmerdes. Sinon tu vas me gonfler direct.
-Ok. En fait tu t'appelles comment?

-ouh la...t'es de la police c'est ça? hehehe...Mon nom complet c'est Jean-Louis, Jean-Louis Ugen...c'est breton. Enfin, les gens m'appellent Jil. T'as qu'à m'appeler Jil...ou Capitaine si tu es porté sur les titres.

-Enchanté Jil, moi on m'appelle Juble.
-Juble, c'est pas commun mais pas plus moche que Régis ou Kévin.
-ou Jean-Louis...
-Bon, on devrait arriver aux Açores dans deux semaines...mais pour nous motiver, j'ai prévu de la bouffe pour 10 jours. Et pis j'espère que tu aimes les quenelles en boîte parce que y'a que ça à bord: des quenelles et de l'eau pour le physique, des clopes et du rhum pour tout ce qui est métaphysique...c'est tout ce que j'ai réussi à piquer au Leclerc... Si on a du cul, on pourra pêcher du bar. Allez salut gabier. A demain."

Juble et Jil n'échangèrent pas un mot de plus de la traversée car Juble vomissait tripes et entrailles par dessus bord dès que l'odeur des quenelles
"Nos Régions ont du Talent", arrivait à ses narines...et puis un peu aussi parce que Jil avait une façon un peu particulière de les déguster : après avoir ouvert la boite avec son Wichard, il écrasait les quenelles avec le manche du couteau jusqu'à ce que ça fasse un genre de bouillie qu'il engloutissait aussitot...froide. Ca, trois fois par jour, tout ça parce que les lignes et les hameçons se sont fait embarquer à J+2 par un filet. "Encore un putain d'amateur !" d'après Jil.

(à suivre)

lundi 21 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 2)



Le lendemain, aux alentours de 20 heures, alors que la nuit était déjà tombée sur le Finistère depuis longtemps, il n'y avait plus rien sur le port de Douarnenez, plus de sardines, pas encore de poivrot en train de vomir...juste un mec debout en pull avec un sac posé par terre à côté de lui.

Un mec qui commence à se demander si il était avisé de confier sa fortune à un porteur de boucle d'oreille, grande gueule et soulard...mais bon, même si il était très peu probable que le grand navigateur revienne, il y avait encore moins de chances que notre ami rentre chez lui bredouille avec une tenace odeur de sardine comme seul souvenir de la mer.

Après des années entières vouées au doute, confier une poignée de billets poisseux à un va-nu-pieds était la meilleure chose qu'il puisse faire, vous allez voir pourquoi.

Non seulement, le marin s'est pointé -presque à l'heure- mais en plus, il était à bord d'une splendide embarquation à voiles d'un blanc (presque) immaculé.

"-Ah, ben salut! Ca va bien?
-Oahhh pécab, j'ai bricolé toute la journée et je suis passé emprunter un ciré pour toi, on peut décoller...quand tu veux.
-Ok, et ça c'est quoi? C'est l'annexe? Ton bateau est caché où?
-mmh? ah ben c'est ça mon bateau...chais pas ce qu'il te faut mon pote.
-On va en Jamaïque avec ça? Mais c'est minuscule.
- Effectivement, le Morris Bornioll est un mini 6.50, mais il a déjà effectué deux transats dont une sans avarie majeure...c'était en 91...d'ailleurs, on était partis d'içi. Ca date pas d'hier...oh putain de traversée. J'avais oublié mes clopes au comptoir avant de partir.
-Et c'est fait pour deux un truc pareil?
-Sache que le reglement international de la mer je sais pas quoi stipule qu'une personne doit toujours se trouver sur le pont pour surveiller les concurrents, les icebergs ou les pirates si y'en a. Par conséquent, un pieu est largement suffisant.
-J'espère que y'en aura plein !
-De quoi, des pieux?
-Des pirates.
-Si t'es sage, on croisera peut-être Drummond Drum Maxwell...le dernier pirate Jamaïcain encore en activité...c'est plus un trafiquant qu'autre chose.
-Drummond Maxwell, a.k.a Drum the Upsetter ?
-yeah man. Hardest sailorman around town."

(à suivre)



dimanche 20 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 1)


L'histoire que je vais vous raconter, je la tiens d'un marin Irlandais qui lui même la tenait d'un sage Africain qui l'avait lue dans Voiles et Voiliers.

Un matin, un homme s'est levé...contre les autres hommes. Il avait décidé de travailler pour son propre compte et pour ce faire, il ne voyait pas d'autre endroit que l'Océan. Bonne idée. C'est pourquoi il quitta son logis muni de ses maigres économies et prit la route avec l'espoir d'embarquer sur le premier navire qui se présentait.

C'est ainsi qu'une semaine plus tard, on pouvait voir notre ami décharger des caisses de sardines à longueur de journée sur le port de Douarnenez. La vie était dure mais il ne regrettait pas d'avoir foutu sa vie en l'air pour accomplir son rêve...oh non.

Car une fois la nuit venue, il se rendait au débit de boisson pour entendre les dernières nouvelles de la mer. Ses mains étaient
à tel point blessées par le travail qu'il peinait à tenir son verre mais pour rien au monde, il n'aurait raté les propos confus et fortement teintés d'éthylisme de ceux qui revenaient des antilles, du Brésil ou même de Groix...C'est alors qu'il a demandé à un de ces grands navigateurs, si il pouvait embarquer aussi sur son beau voilier pour gagner des régates de Swan 45 à l'autre bout du monde...

Ce à quoi le grand navigateur répondit :

"-Les Swan ... c'est bien ces canotes...mais j'ai rien de tout ça...par contre, je t'emmène où tu veux avec mon navire...facile.
-La Jamaïque, ça serait possible?
-Ouais, ben ok, on part demain alors...euh par cont' , t'aurais pas de quoi payer la note de ce soir là?
-D'accord, je paie l'addition et toi tu m'emmènes à Kingston.
-Parfait, bon alors on se donne rendez-vous sur le quai demain, à 8h du soir. en attendant tu jettes toutes tes merdes qui puent la moule, et tu vas t'acheter un ciré et des bottes.
-Je peux garder un sac quand même?
-Si tu veux. Ouais, fais comme tu veux...m'en fous de ça... mais maintenant que j'y pense, toi t'es un gros plouc, et le gars du comptoir du marin, il va sans doute t'arnaquer comme un parisien...il vaut mieux que tu me files ton pognon et moi j'achèterai tous les trucs nécessaires que t'as même pas idée...je suis sûr que tu sais même pas ce que c'est qu'une ancre flottante...
-Bon d'accord, je te fais confiance alors...
-Bien...alors, je te dis, à demain cher camarade!
-A demain, tu veux pas que je te dise ma taille?
-Ta taille? Pour quoi faire? Y'a pas écrit pompes funèbres sur ma gueule...
-Je pensais pour le ciré.
-T'en fais pas, tu vas passer deux mois dedans...t'auras largement le temps de t'y habituer...ah ah...allez salut hein, kénavo mec."


(à suivre)




mardi 15 janvier 2008

La confiance en soi

Je me rappelle d'un jour où on m'a dit que je n'avais pas confiance en moi.

Pour éviter que vous vous mépreniez de la même manière que moi, je vais vous présenter un petit exposé sur la confiance en soi.

L'excès de confiance en soi, ça consiste à raconter une blague qu'on n'a pas compris du tout et à en rire aux éclats, puis mépriser ceux qui ne vous ont pas suivi dans l'hilarité.

Exemple :
"-Pourquoi Jésus-Christ n'a-t'il pas participé au match Nazareth-Jerusalem lors de la saison 32-33?
-Je sais pas...
-Parce qu'il était sur le banc de touche !! Ah ah ah...putain c'te blague, elle est trop bien !!"

Le manque de confiance en soi, c'est écouter cette blague, voir que la personne qui la raconte se poile, et rire à son tour, histoire de ne pas passer pour un idiot vu qu'on sait pas vraiment ce que c'est qu'un banc de touche et ce que Jésus pouvait foutre en 33 sur un truc pareil...

La confiance en soi, c'est éviter de raconter des conneries pas drôles pour faire son intéressant.


Sinon, l'histoire originale, c'est :

"-Sais-tu pourquoi Jésus n'a pas participé au match Nazareth-Jérusalem qui' s'est soldé par un cinglant 0-3 ?
-Non.
-Parce qu'il était suspendu. "

Y'a pas de quoi rire en fait.

jeudi 10 janvier 2008

Retour à la normaal

Déjà dix jours que j'ai quitté l'Angleterre avec mes regrets éternels et neuf que j'ai repris le travail aux Pays-Bas... C'était très chouette de retrouver mes collègues, de leur souhaiter bonne année, de manger un beignet olliebolen avec eux et puis de retomber dans la routine. beuh.
En attendant d'embarquer pour une nouvelle aventure, je tue le temps en fabriquant des petites maquettes du HMS Victory dans des bouteilles de rhum...Le plus facile étant de les vider.


allez, Kenavo.

The days of Abloc'h-Jean Floc'h (la mission VI)


Abloc'h-Jean where's your milk white skin ?
What's that stubble on your chin ?

It's buried in the rot gut gin.

You played and lost not won.


Dans la foulée de mes récents exploits, le voyage à Londres s'est soldé par un échec complet... Le plan était pourtant simple : on était sensés retrouver des amis habitant au sud de Wimbledon, festoyer chez eux tout en sachant que ce repas pouvait très bien être le dernier que nous ferions en liberté, puis gagner la ville en métro afin de disposer les explosifs à des emplacements stratégiques, puis activer les détonateurs après que les 12 coups de minuit aient retenti. Plutôt simple à mettre en oeuvre non ?

Le repas s'est très bien déroulé : pastis, petits toasts, champagne, magret, pinard, poires au chocolat...très bon...merci au cuistot qui s'est bien décarcassé.

L'heure fatidique arrivant, on a fumé un pet, on a pris des bouteilles de champagne et on est partis.

Moi, dans le métro, je réfléchissais à toute allure...il faut dire que j'étais un peu pété...je me disais:
"Attends là, je me balade dans le métro Londonien avec tellement de pétards dans le sac à dos que j'ose pas fumer une clope de peur de me retrouver à filer ma position à B. Burt quand il va à l'île de Wight...Ca va pas se passer comme ça ! Ils m'auront pas les salauds! Je démissionne. "

Alors ni une ni deux, j'ai balancé mon sac par la porte du tromé à la première station et je me suis tout de suite senti mieux...et tout de suite après très con parce que mon larfeuille était aussi dans le sac...pas grave ça, j'en piquerai un autre... avec de l'argent dedans cette fois.

On est sortis du métro et j'étais bien content de constater que y'avait des filles qui couraient, rigolaient et vomissaient
partout ...c'était chou.

Du reste de la soirée, je m'en souviens plus trop...il parait que je mettais des mains au cul à toutes celles qui passaient à ma portée et que j'ai failli me bagarrer une dizaine de fois. Train-train habituel.

C'est le lendemain que ca a été dur : aucun objectif rempli, l'Angleterre honnie mise ni à feu ni à sang ni rien, un sac couvert de vomi. C'est pas aujourd'hui que je vais rentrer au Pays moi...

L'exil continue.

mardi 8 janvier 2008

The Last Time (La mission V)


Well I told you once and I told you twice
But ya never listen to my advice

You dont try very hard to please me

With what you know it should be easy

(Note: Je savais pas trop quoi mettre comme image pour parler de ça alors j'ai décidé de mettre un truc qui ressemblait pas à Londres, à savoir... trois jeunes filles en bottes sur un boeuf...qui picolent du vin neuf...picoli, picola, ça sera pas... TOI !)

Du coup, Dimanche soir, j'ai vraiment eu du mal à m'endormir...je m'en voulais pour avoir foiré ma mission, et puis j'ai entendu parler anglais derrière le mur (je traduis pour les bienheureux qui n'ont pas eu les oreilles écorchées par un tel dialecte) :
"-Je te l'ai dit une fois...deux fois...Mais tu n'as jamais écouté jamais mon conseil.
-gnééé ?
- Tu pourrais me faire plaisir quand même...
-Vous faire plaisir??Madame? Mais comment?
-Avec tu sais quoi, ça devrait être facile..."

J'ai rien compris...
En plus y'avait un orchestre qui faisait un de ces boucans...enfin juste que j'étais en train de devenir fou dans ce pays et qu'il fallait que je rentre chez moi...rapidement.

(à suivre)


lundi 7 janvier 2008

Salt of the Earth (la mission IV)


Lets drink to the hard working people
Lets drink to the lowly of birth

Raise your glass to the good and the evil

Lets drink to the salt of the earth...

C'est pas parce qu'on a foiré lamentablement notre premier objectif qu'il fallait se laisser abattre...surtout pas . Le Finistère ne me l'aurait jamais pardonné, c'est sûr. Par conséquent, dimanche, on est allé à l'île de Wight.

Je suis monté dans la voiture de Burt. Au début, je croyais que c'était moi qui devait conduire mais B, pas con pour deux sous, s'est procuré (je ne sais comment) une voiture d'espion avec le volant à droite !! Trop bien pour pas se faire repérer par la police ou le MI5. En fait, moi il fallait que je lise la carte et que je lui donne les directions à suivre...c'était pas trop dur mais au bout de 5 minutes, il m'a arraché la carte des mains et il a installé sa Gépaihesse.

La Gépaihesse c'est une machine espion qui récupère les positions des satellites et à partir de ces positions, toi tu sais où tu te trouves sur la terre et tu peux aller à l'île de Wight par exemple (sauf dans la mer, là il faut prendre le bateau sinon on peut mourir). Y paraît que le plus dur c'est d'envoyer les satellites dans l'espace. Mon ami Burt, lui, il utilise une espèce de fronde spéciale mais il n'a pas voulu me la montrer au cas où la Normandie et la Bretagne seraient à nouveau en guerre... Je lui ai dit que pour moi c'était toujours la guerre entre nous et qu'on n'avait pas besoin de tous ces truc d'espions, qu'on arrivait très bien à se repérer en regardant les étoiles et la mousse sur les arbres, nous, les Bretons !

Bon, et puis on est arrivés à Cowes, qui est une ville très célèbre de l'île de Wight...Moi, je suis allé me cacher pour prendre les pétards que j'avais acheté la vieille et qui étaient dans mon sac à dos et ce afin de faire exploser l'île : j'avais acheté des bisons 6 (Très Gros Boum), plein de mammouths et des Tom Pouce pour rigoler.

C'est là que mes amis m'ont dit que si je faisais tout exploser maintenant, on n'aurait pas le temps de déjeûner et que en plus, tout serait explosé et donc il resterait plus rien à manger. Pfff... Tu sais moi je m'en foutais en fait, j'avais aussi du galak dans mon sac alors... Mais bon on est allés dans un pub et puis on a bu quelques bières et on a mangé du rosbif avec des légumes bouillis et un genre de sauce au gras. Les anglais, ils en sont très fiers de ce plat et ils appellent ça le Sunday Roast.

En sortant du pub, on n'avait plus très envie de faire sauter l'île parce que tous comptes faits, ça ressemble pas mal à la Bretagne : y'a des voileux partout et on peut picoler en écoutant des chants de marin et les Rolling Stones...

C'est là que j'ai décidé de garder mes pétards pour Londres et le 31 décembre ! boum !!!


(à suivre)


dimanche 6 janvier 2008

It's a fire (la mission III)


It's a fire
These dreams they pass me by

This salvation I desire

Keeps getting me down

Cos we need to

Recognise mistakes


A peine sortis de l'aéroport, vêtus de nos déguisements de touristes Français, nous nous mîmes en route vers Portsmouth et notre premier objectif : le H.M.S (Her Majesty Saloperie) Victory, qui était un putain d'aptonyme pour un bateau de guerre si je puis me permettre...

C'est sur ce fier navire que l'amiral Nelson a proprement cassé le cul de la flotte Franco-Espagnole au large du cap Trafalgar en 1805, 6, 7, je sais plus...Tout ce que je sais, c'est qu'ils n'en sont pas un peu fiers de cette coque de noix (assez majestueuse, on ne peux pas le nier) et que nous, on est sensé finir le boulot de mon ancêtre Gwénolé Floc'h et la faire sauter une fois pour toutes.


Las... car, une fois arrivés devant le bâtiment de la navy, on s'est rendu compte que l'expert en explosif était justement l'agent Normand qui n'a pas pu se libérer...et que nous quatre, eh ben, à part les crêpes, on sait pas faire sauter grand chose (j'ai sauté une classe une fois mais ça compte pas y parait...).


Moi j'ai dit tant pis, on va acheter une perceuse et puis on va monter dans le bateau pour faire plein de trous dedans et le couler, voila !


Ce qui était peine perdue car non seulement il fallait payer 12£ pour visiter, mais en plus, il est en cale sèche leur bateau !! Putain, ils pensent à tout les mecs du MI5.


bon,bon...


Alors on est rentré chez B.Burt, et on s'est saoulés histoire de bien préparer le deuxième objectif...j'ai vomi partout dans son salon.

(à suivre)

Golden Brown (la mission II)


Golden brown texture like sun
Lays me down with my mind she runs
Throughout the night

No need to fight

Never a frown with golden brown

Apres quelques heures d'attente dans un troquet, assis à digérer difficilement l'ordre de mission que j'avais avalé en hâte dans les toilettes de l'aéroport avec des chips au vinaigre, j'ai vu mon contact arriver.

"Salut...Abloc'h-Jean Floc'h...
-Salut, camarade ! Dois-je t'appeler B ? Burt? B.Burt?

-Appelle moi Bertrand.
-Ok B...bon qu'est-ce qu'on fait?
-Il faut qu'on attende d'autres agents...ils devraient arriver d'içi quelques jours, demain ou samedi.
-D'autres agents normands ? hihhi...hhhsssss...Ssssss.S.Ss t'as compris la blague? des agents dormants? ffff...fff..
-Ouais, on m'avait parlé de toi...en fait on attend un de nos agents les plus brillants, actuellement en mission au Soudan ainsi qu'un ancien surfeur pro et sa dame qui se feront passer pour des touristes.
-Ah oui, je les connais, ils sont sympas.

-Bon en attendant, on n'a qu'à aller chez moi boire des bières et manger des chips.

-mmh des bières ?
-Oui mais attention, elles sont très chères mais très mauvaises !

-ok ! C'est parti !"


Le lendemain, nous avons appris que l'autre agent normand s'était fait capturer dans Paris par des hommes armés et qu'il ne pourrait pas se rendre à temps dans le sud de l'angleterre...merde alors !
Par contre, les surfeurs sont arrivés deux jours après comme prévu avec la liste des lieux à saboter :

-Le H.M.S Victory, célèbre bateau ayant triomphé à Trafalgar. Situé à Portsmouth.
-L'île de Wight toute entière...boum ! Beaucoup de dynamite pour celui la !
-Objectif final : la City, au coeur de Londres. badaboum ! Ca va faire un sacré feu d'artifice, même pour un 31 décembre. hihi!


(à suivre)




Survivre en Ennemi (la mission I)

Survivre en ennemis de tout c'qui nous condamne
Rebelles et insoumis loin du monde qui nous damne
Survivre en ennemis po
ur la mer et les femmes
Seuls maîtres de nos vies seuls maîtres de nos âmes.


Salut la compagnie ! Bloavez Mad et caetera. J'avais déjà risqué ma peau dans ma vie... A plusieurs reprises, je me suis retrouvé seul ou presque dans une contrée inhospitalière avec mes poings et mon couteau comme seuls camarades, réduit à affronter des nuées de mercenaires maniant le sabre comme des tigres à dents de sabre !! Mais jamais, je ne m'étais
autant senti en danger que lors de ce voyage chez mon ennemi le plus intime et perfide. Voyage que vais vous relater en détails si Dieu continue à me louer les forces nécessaires à la poursuite de ce récit...
En effet, j'ai été gravement empoisonné par une bière à l'artichaud qui m'a pris à l'improviste...une attaque qui arrive uniquement dans ce pays maudit et pervers, j'ai bien nommé l'Angleterre.

A mon arrivée au port de Southampton, j'ai compris que je ne pourrai compter que sur mon courage pour rentrer chez moi vivant et doté de toutes les capacités mentales qui me restent. J'ai présenté mon passeport en priant pour que le douanier se contente de regarder les tampons touristiques et non pas le vrai passeport du marin, mon dos et mes bras couverts de tatouages racontant mon passé mieux que quiconque : Pénitencier de Recouvrance, Libérateur de Marrons en Guyane,Trafiquant de Rhum Neisson, Bras Gauche içi et Toutes des Salopes sauf Maman...

Cela m'aurait tout de suite perdu ! Heureusement que l'officier de (l'aéro)port cuvait encore son gin frelaté à cette heure matinale. Il m'a laissé passer contre une bourse remplie de bons doublons qui devraient suffire à étancher sa soif de poivrot pendant une bonne semaine.

Je ne vous parlerai pas de ma mission car elle était top-secrète. Tout ce que je peux vous dire c'est que les intérêts du Finistère étaient en grand danger et qu'il fallait que j'agisse en sabotant trois lieux Anglais bien précis en moins de cinq jours.

Mon contact à Southampton s'appelait B. Burt, ça fait anglais comme nom mais en fait c'est un espion Normand qui sous le prétexte fallacieux de venir bosser chez les britons avec sa compagne, servait d'agent dormant pour tout un tas d'opérations secrètes...on a vu plus costaud comme couverture (comme si les anglais avaient besoin d'architectes navaux, eux qui ont fait des merveilles comme le Titanic, Shamrock I, II, III, IV et V, et d'autres bateaux loosers).

Enfin bref, c'était ça ou dormir sous les ponts alors...

(à suivre)