mercredi 20 août 2008

On se fait chier...


Quand y'a personne à braquer, rien à fumer, aucun cul à mater, pas de rhum à déguster...on se fait chier.

Highwayman

I was a highwayman. Along the coach roads I did ride
With sword and pistol by my side
Many a young maid lost her baubles to my trade
Many a soldier shed his lifeblood on my blade
The bastards hung me in the spring of twenty-five
But I am still alive.

I was a sailor. I was born upon the tide
And with the sea I did abide.
I sailed a schooner round the Horn to Mexico
I went aloft and furled the mainsail in a blow
And when the yards broke off they said that I got killed
But I am living still.

I was a dam builder across the river deep and wide
Where steel and water did collide
A place called Boulder on the wild Colorado
I slipped and fell into the wet concrete below
They buried me in that great tomb that knows no sound
But I am still around..I'll always be around..and around and around and
around and around

I fly a starship across the Universe divide
And when I reach the other side
I'll find a place to rest my spirit if I can
Perhaps I may become a highwayman again
Or I may simply be a single drop of rain
But I will remain
And I'll be back again, and again and again and again and again..

lundi 14 juillet 2008

Interruption Temporaire

Salut les gens, c'est juste un petit message pour dire que Abloc'h-Jean Floc'h (c'est à dire moi) ne reprendra l'écriture de ce blog que lorsqu'il aura retrouvé la force, l'équilibre et la force qui sommeillent en lui. Enfin ne vous inquiétez pas. C'est pour bientôt.

à plus je l'espère.


lundi 12 mai 2008

Tailler du bois




Piet est inutile...mais ça n'a pas toujours été le cas. Pas mal occupé à bourlinguer à gauche à droite, à naviguer sur les frégates de l'armée d'abord, puis les cargos, les pétroliers, les tankers et les porte-containers dernièrement,
il a appris un jour que c'était fini. Une tape dans le dos en guise d'au revoir et toute une vie de marin, souvenirs compris, débarquée au milieu des containers de chaussures et de climatiseurs.

A présent, Piet vit à
Rotterdam où il ne supporte guère que la compagnie d'un perroquet tout vert. Pour s'occuper, il aurait pu ouvrir un bar ou une baraque à harengs avec son pécule comme l'ont fait ses anciens collègues Henk et Sjaak. C'est du boulot mais les journées passent vite, on voit du monde et puis ça met du beurre dans les épinards...
Au lieu de ça, monsieur
passe ses journées à sculpter des bouts de bois flotté qu'il récupère derrière la digue à Oostvoorne.

Vous parlez d'un passe-temps...



lundi 5 mai 2008

Merde aux magazines de rock'n'roll !!




Ce matin j'étais à la gare d'Amsterdam. Originalement, j'attendais un train. Encore plus originalement, j'avais pas envie de picoler...alors je suis allé au kiosque pour acheter un journal...de rock en anglais.
Je sais, je sais...j'ai pas commencé à me défendre que tu te demandes déjà quel genre d'imbécile né après 1968 peut encore, en 2008, acheter des magazines de rock...anglais en plus... Eh ben sache que d'habitude, ça m'arrive jamais...mais cette fois-ci, y'avait Led Zep et Neil Young en couverture, j'ai pas calculé. Bien mal m'en a pris.

En fait de Neil Young, ça consistait en un quart de demi-page avec les dates de sa tournée en Europe et Led Zep, eh ben trois interviews pourries avec des questions dans le style:
"Jimmy, lors de ton dernier concert, tu portais des Ray-ban...est-ce que tu pouvais voir la gueule des mecs au premier rang?" et la réponse de Jimmy Page: "Je regardais pas les spectateurs en fait...".

Le reste c'était que des interviews de mecs que je connaissais pas et j'avais aucune envie de connaître entrecoupées par des pubs pour des coffrets DVD de série télé ricaines...

Mais le top du top c'était quand même les plus grands airs des Beatles réécrits en langage texto ; ça donne du : I am he as u r he as u r me and we r al 2geva...tout ça pour 8€50. Franchement, les anglais y z'y comprennent rien au rock'n'roll. Heureusement que y'a les rolling stones.

Bon après tu me diras, c'est parce que t'es pas cultivé pauvre connard, t'y connais rien au rock...t'aurais acheté un magazine de bridge, ça t'aurait barbé pareil...

peut-être... peut-être... sans doute... mais quand même... merde quoi... merde... y'a autre chose à dire sur l'esprit du truc plutôt que sur la forme des vieux grabataires qui ont arrêté de picoler depuis 6 ans déjà...ah ben c'est bien...

tout le monde est content en plus.

lundi 28 avril 2008

Coda (naillene)


Un mec de la CIA

Pas plus tard que cet après-midi, alors que je vaquais à mes occupations habituelles (boire du rhum en slip dans mon fauteuil en repensant nostalgiquement au temps de la piraterie), j'ai entendu comme un bruit de sonnette. Une minute plus tard, j'avais trois mecs en chapska et une caisse d'uranium dans mon living...


-Juble: Ah putain !! Y fait bien chaud ici ! Ça y fait chaud...
pffouh lala...
-Moi: Je peux ouvrir la fenêtre si tu veux.
-Drum: C'est ça Ab', va donc ouvrir la fenêtre...
-Moi: vous voulez sans doute un petit rhum?
-Jil: Ah! ben...c'est pas de refus.
-Moi: Drum? un double? Ça a pas changé depuis la dernière fois?
-Drum: vas-y...
-Moi: Alors, qu'est-ce que vous me racontez de beau?
-Drum: oh... ben tu sais à peu près tout, les trois connards, on est recherchés par les services secrets russes...y pensent qu'on veut vendre l'uranium aux ukrainiens.
-Jil: oui, mais eux c'est pas grave, la lada qui nous filait discretos est tombée en panne à Berlin et l'hélico s'est pris une éolienne avant Amsterdam.
-Juble: une chance...
-Jil: Ouais...La CIA pense qu'on veut vendre l'uranium aux iraniens et ça c'est plus emmerdant.
-Drum: J'ai déjà eu affaire à ces enfoirés, ils avaient introduit trois agents pour noyauter mon équipage, on les a démasqués à temps...
-Moi: Ah bon? Et qu'est-ce que vous leur avez fait?
-Drum: Qu'est-ce que tu crois? C'est eux qui ont lancé mes filiales à New-York et Singapour. Performants les gars.
-Jil: Oui, et puis accessoirement, la DST a envoyé deux barbouzes pour la rigolade.
-Juble: On est des fugitifs quoi...
-Moi: bon! Eh ben ça m'a fait plaisir de vous voir. Je vous dis: à une prochaine fois à Brest où ailleurs...mais là il faut que j'y aille... chuis pressé...j'ai tennis à six heures, en plus aujourd'hui, on apprend le revers...
-Drum: T'en fais pas, on va te laisser, mais vu qu'on est un peu dans le caca, ça serait cool que tu arrêtes de gueuler sur tous les toits que Jil et Juble ont fait ci, Drum a fait ça...
-Jil: On restreint notre droit à l'image quoi. A partir de maintenant, tu parles de tes soirées main gauche main droite, de high-jacks et d'accidents d'oiseau... de ce que tu veux mais plus de nous...ok?
-Moi: bien sûr les mecs, je veux pas vous causer de problèmes.
-Drum: tu seras bien aimable coco.
-Moi: et sinon, pour mes fidèles lecteurs? C'est quoi votre plan pour tout de suite? La CIA vous fait pas peur?
-Jil: Tu diras aux fidèles qu'on va chez Fidel. La CIA, on fait fi d'elle.

FIN de la retranscription.

dimanche 27 avril 2008

Prendre Racine


J'aurais jamais pensé en arriver là...moi qui ai toujours vécu dans un habitat urbain et marin et pour qui l'odeur de gasoil est un délice, voila qu'il me vient des envies de terroir et de végétal.

C'est pas facile de découvrir que l'animal que l'on a au fond de soi n'est pas un de ces goélands qui tournent autour des marie-salopes pour attraper quelques ordures au vol mais plutôt un gentil petit lapin amateur de carottes...Plus Panpan que Jonathan (...Livingstone...le goéland...)

Ah ça, une petite cabane au bord d'un cours d'eau...dans la forêt...un potager, une cave à champignons et un cheval.

Pour sûr que j'arriverai à apprécier l'esprit paysan, les veillées au coin du feu, les bals du village, les guérisseurs, la gnôle qui tire 70 et qui rend aveugle...Ça change du rhum Bologne.

Luttons contre la désertification de l'habitat rural.



lundi 31 mars 2008

Europe Centrale (hèyete)


Juble et Jil...j'ai pas trop de nouvelles depuis un mois...alors je me suis amusé à imaginer ce qui aurait pu arriver à mes deux potes :

Hypothèse plutôt optimiste : La Lada 7 portes ayant rendu l'âme en Moravie Occidentale, Juble et Jil ont pris racine au pays de la bière. Jil possède un bar-tabac où il diffuse Sailing Channel en continu et prévoit d'organiser une régate de caisse à savon chaque été qu'il baptisera la coupe des 4 vents par nostalgie et puis un peu aussi pour leur montrer qui c'est qui touche ici... Juble a trouvé l'amour en la personne de Irina, éleveuse et cultivatrice qui se vante de posséder plus de 4000 verrats, 950 truies en âge de procréer ainsi que les plus vieux pommiers du pays. La fortune quoi!

Hypothèse franchement pessimiste : Alors que la Lada traversait les vertes plaines d'Ukraine, Juble s'est endormi au volant ce qui a eu pour effet de les faire involontairement traverser à toute allure un cimetière Cosaque où se trouvaient les derniers descendants de Tarass Boulba en train de célébrer la mémoire de leur glorieux aîné.
Les derniers poursuivants n'ont lâché l'affaire qu'au bout de 300 kilomètres de poursuite à cheval à travers la steppe...heureusement d'ailleurs, car Jil n'avait plus rien à leur balancer dans la gueule après les sièges, les rétroviseurs, le frein à main et les sept portières...
Au final, on a pu apprendre dans un quotidien Roumain local qu'une Voiture de luxe complètement dépecée a été repêchée dans la Prout avec deux clochards morts à son bord. L'éditorialiste, qui a hésité un instant avant de titrer: "Encore un coup des Juifs.", s'est ravisé, et a finalement tout mis sur le dos des Gitans qui, paraît-il, meublent leurs caravanes avec des sièges de Lada pour faire riche...Juble s'était encore endormi.

Hypothèse plausible : Tombés en panne au milieu de l'Europe de l'Est, Juble et Jil ont décidé de mettre le feu à leur putain de Lada histoire de rameuter du monde. Au bout de quelques heures, un nuage de fumée apparaît à l'horizon : c'est un énorme camion à chenilles avec CCCP peint en rouge dessus. Vous savez tous mieux que moi qui se trouve derrière le volant...

Bon ben j'ai choisi...numéro 3...à plus...

(à suivre)


mercredi 19 mars 2008

L'esprit Brestois




Je laisse temporairement de côté les aventures de Juble et Jil (ils sont pas morts...non, Drum the Upsetter non plus...quoique...) pour vous parler d'un sujet assez grave et néanmoins rigolo...ça concerne l'esprit Brestois...un petit quelque chose en plus qui vous suit toute votre vie.

Lundi dernier mes collègues de boulot Polonais et Roumains
avaient décidé d'organiser un dîner avec des spécialités de leur pays...En fait c'était pas un dîner...enfin y'avait pas grand chose à bouffer...juste une bouteille de vodka, une d'alcool de Prune roumain et du pop-corn...en moins d'une heure j'étais complètement pété et je me retrouvais à chanter Eric Clapton avec mon pote à la gratte...normal pour un lundi soir.

Le truc c'est que ce lundi justement, c'était la St Patrick, fête irlandaise et délicieusement Celtique...vite vite...à 22h environ, je prends mon vélo et je fonce au pub où je sais que je vais retrouver mes amis Français...et là...trou noir...je me rappelle juste avoir bu dans les verres des autres, avoir failli me faire virer du bar par le patron à qui j'avais tiré une vodka au passage...Un patron très sympa qui est passé de super énervé à super cool après que je lui ai filé 20€ pour réparer les dégâts...enfin bref gros carnage généralisé...on s'est bien éclaté.

Le problème, c'était le lendemain matin...8h, je me réveille tout habillé dans mon lit avec un trou de mémoire gros comme le poing, mais bon, j'étais seul...ouf... Alors que je bénissais ma lourdeur d'alcoolique qui fait fuir les filles...et les problèmes...je me hâtais de me brosser les dents et de prendre mon sac pour me tailler au boulot la fleur au fusil...mais la problème numéro 1 : pas de sac, pas de sac qui contient la clé de mon placard du taf, mon passe du taf et autres conneries sans lesquelles je peux pas travailler...aïe...je déscends dans la rue pour récupérer mon vélo...problème numéro 2 : pleins de vélos dans la rue, mais pas le mien... et impossible de me souvenir ce que j'ai pu en faire...

Ni une ni deux, je cours jusqu'au pub et ouf de soulagement, je retrouve mon vélo qui était par terre au milieu du trottoir, même pas de cadenas, à la fraîche quoi...

Mais bon qu'est-ce que j'ai pu faire de mon putain de sac ? Je tambourine à la porte du pub : "Hé ho !! ouvrez !!! ouvrez !! au nom du roi !!" Mais bien sûr, aucun pub au monde n'est ouvert un lendemain de St Patrick à 8h du matin...bon...je rentre chez moi et j'appelle le boulot pour leur dire que je viendrai pas aujourd'hui...parce que j'ai égaré mon sac...les cons, ils me demandent si j'ai passé la nuit sous un pont...je leur dit que non...que c'est un truc qui peut arriver à tout le monde...tout ça...ah ah...oui...oui à demain...ah la la...je vous raconterai...

Heureusement, c'est une amie qui a récupéré mon sac. Comment elle gère je me suis dit en apprenant ça.

Mais bon ce jour là j'ai pris une bonne leçon : je prendrai plus de sac pour aller bosser...j'irai les mains dans les poches, là au moins, pour les perdre, faut y aller...


lundi 3 mars 2008

C'est la Merd' ! (Céveune)


Après quelques jours de voyage en Lada volée, nos vaillants amis sont arrivés dans un bled au pied de l'Oural. C'est la tempête. Pour se donner du courage avant la rude montagne, ils décident de rentrer dans un bistro et de s'attaquer à l'alcool local. Pris par une coulante galopante, Juble cours aux chiottes laissant les deux ennemis d'enfance tête à tête.

"-Ahh! Le pays des alcooliques !! On va enfin savoir ce que c'est la vrai vodka.
-Oui enfin tâche de pas trop picoler, y nous regardent tous là...à croire qu'ils ont jamais vu d'étrangers de leur vie les mecs...pourtant on s'est tapé 4000 bornes en Lada exprès pour passer inaperçus.
-Avec ta tête, tu passes vachement inaperçu c'est sur monsieur Jean-Baptiste ! Même en Lada.
(Drum se lève et se retourne vers les mecs au comptoir)
-Et alors ? Vous avez jamais vu un Antillais ? (tous les mecs recommencent à parler comme si de rien n'était)
-Drum, je suis sûr qu'ils complotent contre nous...on va jamais s'en sortir vivant de ton histoire...moi qui voulait mourir en mer...
-Mais putain ta gueule espèce de fiotte ! Avec moi t'as rien à craindre, rien...j'ai ma lame dans la poche. Ça fera des concurrents en moins, ils sont tous la pour la même chose que nous et ils attendent que la tempête se calme.
-Regarde un peu autour de toi...Juble est en train de se vider aux chiottes, on est à deux contre au moins cinquante mecs qui ont du naître en prison.
-Cinquante ? Ca va être un sacré boulot...
-Un sacré boulot??? On va se faire étriper oui ! Qu'est-ce qui va être un sacré boulot ?
(Drum sourit laissant apparaître les diamants incrustés sur ses canines)
-...de les enterrer tous.
-bien sûr...
(Juble s'asseoit à la table)
-(Juble) Vous avez déjà commandé?
-(Drum) Juble, Jil...sortez du bar discrétos, et attendez-moi dans la voiture.
-(Jil) Tu veux te taper la serveuse c'est ça? Elle est pas un peu trop poilue pour toi?
-(Drum) Je vais engager deux de ces mecs pour nous protéger.
-(Juble et Jil) On se casse alors..."

(Ils sortent en rampant)

"-Juble?
-Oui ?
-Tu sens pas un truc là?
-Désolé.
-Non non...je voulais dire, tu évalues à combien les chances que Drum survive seul dans ce bar avec son couteau à fruit?
-Chais pas...zéro...
-Pareil...on prend la voiture et on rentre en Bretagne...de là on embarque dans le premier bateau et on s'installe en nouvelle Calédonie...on épouse deux locales et on ouvre un business pépère...
-J'ai toujours voulu avoir une pizzeria.
-Et moi un Accastillage Diffusion...on verra ça plus tard... Où sont les clés?
-C'est une voiture volée. Tu sais faire ce genre de trucs?
-J'ai su."

(à suivre)


vendredi 22 février 2008

I'm back in...(siqusse)



Après avoir viré Jil de ma chambre pour y installer ses affaires et pourri mes chiottes, Drum the Upsetter a viré Juble de mon canapé et s'y est bien confortablement installé.

"-(Drum) Bon les gars, je vois que vous non plus vous roulez pas sur l'or. C'est pour ça que je suis venu vous proposer un plan.
-(Juble) Un plan? Passez-moi l'expression mais ça nous intéresse...
-(Jil) Quel genre de plan? T'espères tout de même pas qu'on va t'aider à récuperer ta drogue, ton bateau et ta femme...hein? quand même....hein?

-(Juble) Ouais, parce que nous on y connaît rien en piraterie, on est des marins...t'entends? des marins !

-(Jil) Juble, ta gueule s'il-te-plaît...on essaye de parler de trucs sérieux là...(se retourne abruptement vers Drum) quel genre de plan alors?

-(Drum) J'ai envie de rigoler...loin de moi l'envie de vous sous-estimer voire de causer chez vous un complexe ou autre chose...mais le jour où j'aurai envie de reprendre mes biens et de pendre Martial par l'anus avec un crochet de bouchet que j'aurai moi-même forgé avec les plombages du reste de l'équipage, c'est certainement pas vous que j'irai chercher. Ce jour là, j'engagerai une cinquantaine de Paraguayens ou de Boliviens à 300 pesos par jour, on ne peut que se féliciter d'avoir affaire avec de telles personnes...travail bien fait, pas cher, plusieurs modalités de paiement...parfait...par contre, y'a un problème avec les comiques incas : ils sont pas honnêtes et ça c'est emmerdant quand on cherche un trésor.

-(Juble et Jil) Un trésor?

-(Drum) Dans une île des Caraïbes dont moi seul connais la position se trouve une caisse remplie d'or...cela dit, la grotte dans laquelle se trouve la caisse est gardée par un géant descendant des indiens Chapas, on dit qu'il est immortel...

-(Jil) Tu déconnes la?

-(Drum) ah oui c'est sûr...je suis pas Long John Silver...non en fait c'est pas de l'or, c'est de l'uranium et pis la caisse est pas vraiment aux Caraïbes mais en Russie, dans les monts Oural pour être précis. Ce truc on le vend aux chinois 100 fois plus cher que l'or.

-(Jil) D'accord, en admettant qu'au lieu de s'engager pour passer la serpillère au MacDo comme on comptait le faire, on suive ta nouvelle combine qui me semble, une fois de plus, être le coup foireux du siècle et qu'on arrive à trouver cette putain de caisse si toutefois elle n'était pas qu'une pure invention de ton esprit paranoïaque
...en admettant aussi qu'on arrive à dealer avec les Chinois qui auraient décidé pour une fois de nous payer en vrais dollars au lieu de nous exécuter sommairement...qu'est-ce qui fait qu'on va pas attraper un putain de cancer généralisé qui commence par les couilles ?
-(Juble) Ouais! C'est radioactif l'uranium, il faudrait qu'on porte une combinaison avec des douches, des trucs spéciaux, sinon c'est une mort atroce assurée.
-(Drum) Toi, les douches ça a l'air de te plaire Joe la fiotte...t'adorerais aller en prison, c'est sûr. C'est une boîte protégée contre, euh... les radiations et ça rentre dans une camionnette blindée...construction Ruskoff...indestructible. Alors vous venez avec moi? On partage les bénefs, 50% pour moi et le reste pour vous. Vous allez pouvoir la faire votre lune de miel aux Maldives...

-(Jil) Je sais pas trop...y faut qu'on réfléchisse...bon c'est d'accord mais c'est seulement parce ce que tu nous menaces avec un espèce de fusil à pompe...où t'as trouvé ça à Brest toi?

-(Drum) Ca? Je l'ai piqué à l'arsenal...bon alors c'est oui ? Merci les mecs, je savais que je pouvais compter sur vous!"


(à suivre)



jeudi 21 février 2008

The Family (faïve)



Je viens juste de reçevoir des nouvelles de Juble et Jil...ils ont passé neuf jours à se biturer les salauds...j'ose même pas penser à l'état de mon appart en ce moment...mais hier, un truc extardori...extraodri...extraordinaire s'est passé.

"-(la sonnette) Dring.
-(Jil) Putain j'ai trop mal au crâne...Juble...Juble?
-(Juble) hee, incapable de me lever... je me suis cassé la colonne vertébrale au red dragon hier soir...un putain de marin qui s'est assis sur moi...
-(Jil) Ah...pffff...ok j'y vais....(il se lève)

(cinq minutes plus tard, Jil arrive derrière la porte et regarde à traver le Judas)

-(Jil) C'est qui? Putain on y voit rien dans cette saloperie...il est monté à l'envers ou quoi...
-(Juble) sssss....tu me fais rigoler...
-(Jil) hein? Drummond Maxwell, Drum c'est toi?
(Jil ouvre la porte)
-(Drummond Maxwell pas content) Non c'est Sly et la family Stone connard! Tu les excuseras, ils sont tous en prison là mais ca va pas durer t'inquiètes...
-(Jil) Et comment ça va ? Qu'est-ce que tu fous là?
-(Juble) Isadora va bien?
-(Jil) Qu'est-ce que t'as fait de ton bateau?
-(Drum) Fermez vos gueules les balletringues ! Si je suis venu jusqu'ici c'est pour poser les questions ok? Pas pour y répondre...
-(Juble et Jil) ok.
-(Drum) bon...j'aimerais savoir ce que vous, les deux idiots du village, vous avez pu foutre de votre cargaison? Répondez vite, et comme ça je vous tuerai vite, et je rentrerai chez moi vite...parce que j'ai d'autres personnes à buter voyez.
-(Jil) On sait pas Drum, il a coulé avec le Gilgamesh...on s'est pris une vague scélérate...on n'a rien pu faire...on a de la chance d'être encore en vie...
-(Juble) Martial est mort...quand il a vu la vague, il a couru dans la cabine pour essayer de récupérer la came mais le bateau a été son cercueil...ils l'ont pas repêché...
-(Jil) Note qu'un X yachts, ça fait un peu cher pour un cercueil, mais c'est de la qualité, y'a rien à dire...
-(Drum) Un qui me parle de Martial, l'autre du bateau...mais vous vous demandez pas parfois pourquoi vous êtes deux connards? Je vous ai filé cinquante kilos de cocaïne...et vous, vous arrivez à tout perdre...Juble, si tu veux tout savoir, Martial va très bien à l'heure qu'il est....il est sur mon bateau...dans ma cabine...il nique ma femme et il vend ma drogue...Ce fils de catin d'Haïtien a vraisemblablement récupéré ma came et il a nagé jusqu'à la terre ferme...ensuite il a vendu ma came à je sais pas qui parce que le senor Lopez est aussi très fâché contre moi....et puis il a décidé de se la jouer Papa Doc parce qu'il a monté une petite armée de tontons makoutes, s'est emparé de mon bateau...l'équipage était trop défoncé pour capter quoi que ce soit et ils ont aussi décidé d'élire Martial capitaine...en dix minutes, j'étais seul dans un bib avec les requins qui tournaient autour de moi...une nuit géniale.
-(Jil) On est désolés mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse, si ça se trouve, il te serait arrivé la même histoire sans vague...
-(Drum) Ouais enfin je rigolais quand j'ai dit que j'allais vous tuer. hem...c'est ici que j'ai été déposé par la marine...J'ai été récupéré par la frégate Jean Bart qui passait par là...au début, ils voulaient pas s'arrêter avant Dunkerque...les cons...
-(Jil) fiouh... T'as eu du cul mec...ça pue comme ville...
-(Drum) Je suis arrivé ce matin et je me demandais si je pouvais habiter chez vous un petit moment.
-(Juble) C'est à dire qu'on est pas vraiment chez nous là...
-(Drum) T'en fais pas, j'ai appelé Abloc'h-Jean Floc'h, il a dit pas de problème...c'est lui qui m'a filé l'adresse.
-(Jil) Bon ben entre alors.
-(Drum) Je vous préviens, j'écoute que du dub..."

(à suivre)

mardi 12 février 2008

Destroy (fore)

Jil et Juble discutent dans ma voiture.

"-Jil, je pourrais te poser une question?
-Pose autant de questions que tu veux...sauf si tu attends des réponses.
-Pourquoi tu fous toujours tout en l'air ? Le vieux était en train de nous bizuter...il voulait juste savoir ce qu'on avait dans le ventre...c'est comme ça que ça se passe. Qu'est-ce que ça nous aurait coûté de jouer son jeu jusqu'au bout et d'avoir le choix de refuser au final?
-Le choix...rien à foutre...j'ai déjà choisi y'a des années...rien à foutre à présent...c'est tout vu.
-Bien sûr, rien à foutre. C'est trop facile...et puis qu'est que tu as choisi toi?
-Moi? Le chaos.
-Le chaos. rien que ça.
-Oui le chaos, le hasard ou la liberté c'est pareil.
-Tu crois avoir une quelconque liberté mais tu es passif, tu subis plus qu'autre chose. Quand on était sur le Lion of Judah, tu n'as pas envoyé chier ton cher ami Drum comme tout à l'heure, tu t'es empressé d'accepter comme un lâche.
-Tous les rapports humains sont intéressés et j'en suis profondément navré. Il n'y a aucune différence entre le quêteur et celui qui donne la pièce.
-Et qu'est-ce que tu fais pour t'affranchir de ça? Tu voles dans les supermarchés et tu trafiques dans tous les coins...ca va pas faire avancer les choses.
-Eh non... Je pensais que la navigation en solitaire me permettrait d'éviter l'aliénation, mais dès que je retourne à terre, c'est pire qu'avant...j'ai l'impression d'être un gamin fugueur.
-La fuite ne résout aucun problème, il faut regarder la mort en face...c'est toi qui me l'as dit.
-Pas de transaction possible avec la mort. Tu sais quand on était sur le point de se faire engloutir pas la vague, j'étais profondément apaisé et aujourd'hui, je me dis que j'aurais voulu y rester...
-T'es complètement dingue toi.
-Sans doute. Je pense que je vais finir ivre mort dans les toilettes d'un bar, seul comme un chien.
-Ça te pend au nez effectivement.
-En attendant, je me laisse pas entuber par les rupins. J'ai ma fierté d'alcoolique. ah ah...
-Espèce de frimeur... va jouer ton numéro aux donzelles du port.
-hé hé.
- Con de Jil va !"

(à suivre)


lundi 11 février 2008

C'est pas toi qu'y est...(froui)


Juble et Jil ont eu rendez-vous un matin avec le trésorier du Bagad, un certain Loïc Plouguer. Pour mettre toutes les chances de son côté, Jil s'était même lavé...ma baignoire est toujours bouchée d'ailleurs. Et puis ils ont pris ma voiture et se sont dirigés vers Landerneau en sifflotant. Malheureusement pour eux, l'entretien ne s'est pas passé exactement comme prévu.

"-Salut les jeunes, ça va bien?
-Monsieur Plouguer ? Enchanté...Jean-Louis Ugen, coureur au large et voici mon associé : Juble. Juble est euh...euh...Juble...qu'est-ce que tu es au fait?
-Gentleman sans profession. Enchanté M. Plouguer.
-Oaaah ! Appelle moi donc M'sieur Loïc, c'est plus facile, tout le monde m'appelle comme ça ici, pas vrai les gars?
-(des mecs derrière) Ah ouais, M'sieur Loïc !
-Bon...J'ai b'soin d'deux gaziers pour not' tournée phénoménale dans l'Est d'la France...et ça pourrait bien êt' vous les mecs...mais faudrait qu'j'en sois tout à fait sûr voyez...Qu'est-ce qui fait que j'vais vous choisir vous et pas d'aut' gars ?
-(Juble) Eh ben on adore la musique Bretonne et voyager. En plus, je viens de Montbéliard, ça me fera chaud au coeur de revoir la région.
-Parfait...alors j'vous esspic : On fait un concert par jour, vous votre boulot, ça sera de conduire le bus et le camion, réserver les hôtels, faire la bouffe...Nous on s'occupe des instruments. Vous dormirez dans le bus. En plus, on vous offre le couvert et les souv'nirs plein la tête. Alors tope la?
-(Jil) Oui, c'est gentil de nous offrir tout ça, et vous nous payez quand ?
-Ben ça, on verra en temps voulu.
-(Jil répondit aussitôt) Tiens c'est curieux M'sieur, vous avez un drôle d'accent, Vous êtes vraiment de Landerneau ?
-Seulement pour y couler une retraite de salarié de la RATP p'tit gars...ça t'dérange? T'aimes pas les Parigots c'est ça?
-Oh non m'sieur Loïc...j'ai du mal à comprendre quant y parlent c'est tout...surtout quand c'est business, je comprends rien du tout...
-Ok...t'es un p'tit rigolo toi c'est ça ? Et moi j'ai un peu de mal avec les p'tits cons dans ton genre...
-Bon alors ouvre grand tes oreilles papy : mon pote et moi on vient pas si on est pas payés.
-Je vois...hé les gars, Polo, Riton, Marcel...Dédé ! Foutez moi ces comiques dehors.
-C'est bon, on reste pas, allez Juble, on se casse. Salut M'sieur Loïc...mes amitiés à Madame Loïc."

(à suivre)

mercredi 6 février 2008

Travailler plus pour perdre son âme (tou)


Juble montre le Télégramme à Jil qui le repousse d'un air dégoûté.

"-J'ai entouré celles qui seraient susceptibles de nous intéresser. -Ouh la...mais c'est que t'es organisé dis-moi...alors...de quoi l'avenir sera fait?
-ehm ehm...Le Kevrenn Landerne cherche deux roadies pour sa prochaine tournée dans l'Est...
-Laisse tomber, c'est des losers...deuxième catégorie...et puis, qu'est-ce que tu crois? Qu'on va s'enrichir pendant que les gros du Bagad de Landerneau font la tournée des bordels en Ukraine ? Ces mecs la c'est des pingres qui racommodent leur biniou avec les culottes de leurs femmes...on va se faire exploiter c'est sûr.
-Quand je disais l'Est, je parlais de la Franche-Comté...pas de la Silésie Orientale ou de la Kamoulkie.
-Encore pire.
-Bon d'accord...Ah ! Je suis sûr que celle-là va t'intéresser : Etablissement Brestois réputé recherche cuisinier à mi-temps spécialiste friture et fruits de mer...ambiance garantie après 22h30...
-Ca va, j'en ai suffisamment entendu pour aujourd'hui...va faire des moules-curry au Tour du Monde ou engage-toi dans la légion si ça t'amuse mais tout seul. Moi je pars me chercher un embarquement...j'ai entendu qu'ils avaient besoin de monde en Afrique de l'Ouest.
-Pour quoi foutre ?
-J'en sais rien, pour emmerder les Africains sans doute. Les Européens font ça depuis toujours... y'a pas de raison pour que ça s'arrête.
-Ah ben c'est-ca oui, comme si ils étaient pas déjà dans la merde comme ça. Bon plan monsieur Ugen.
-Bon...eh ben...on n'a qu'à aller au Bagad de Landerneau...je vois que ça.
-Ok, moi ça me dit. Par contre, c'est la saison des régates non? Pourquoi tu te fais pas embaucher comme skipper ? Ou équipier au pire?
-Parce que dans ces trucs, y'a que des petits branleurs pleins aux as et obèses qui se prennent pour Charlie Barr pendant que tu fais le tour de la rade de Brest sur leur machine de course. Crois-moi, le milieu de la course en solitaire est noble mais faire de la course en équipage, c'est comme partager ta femme avec six autres personnes que tu détestes... C'est pour ça que les Anglais sont forts... si ils s'y mettent pas à 10, ils font jouir personne.
-Belle métaphore.
-Ouais...Landerneau donc..."

(à suivre)

Rentrés au Bercail (oanne)


Au 56, 7, 8 peu importe...de la rue X...si vous frappez à la porte...d'abord un coup, puis trois autres...on vous laisse entrer...seul mais y vaut mieux accompagnés... Ah la la sacré Serge.

Nous sommes à Brest...Brest la belle, Brest l'éternelle, Brest même. Dans un petit appartement, se trouvent deux hommes, passant le temps en fumant des joints.

"-Il est quand même sympa ton ami de nous laisser son appart pendant qu'il est aux Pays-Bas

-mmh?

-Non je disais, il est cool ton pote là.

-Qui?

-Ton pote qui nous prête son appart pendant qu'il est aux Pays-Bas...euh...Arbot euh...Jaf Loc.

- Abloc'h-Jean Floc'h.

-Je veux bien moi, mais y'a rien à foutre ici.

-Mais..qu'est-ce qu'y dit lui? De quoi tu parles toi ?Abloc'h-Jean Floc'h gros con! C'est son nom...c'est comme Juble pour toi.

-ah ok...

...

-Jil...

-Ouais?

-On est peinards là non?

-mmh..ouais ça va...mais on va pas pouvoir rester la très longtemps à rien foutre comme ça...Je sais pas ce que tu en penses mais moi j'ai qu'une envie: reprendre la mer.

-Je sais mais on n'a plus de bateau, plus de fric... on n'a plus rien...et encore, on a du cul d'être vivants si tu veux mon avis.

-Se faire repêcher par des pescadous et bosser un mois dans la salle des machines pour payer le voyage, j'appelle pas vraiment ça du cul moi. Si ça avait été une croisière Pascal Sevran, je crois que je me serais plus marré.

-Allez tais-toi. En tout cas, pendant que Monsieur était au bistro ce matin, j'ai choppé les petites annonces et j'ai fait une sélection des trucs qui pourraient nous permettre de nous renflouer.

-Vas-y envoie."


(à suivre)


dimanche 3 février 2008

Glosons

Lectrices et lecteurs ! Salut.

L'histoire de marins est terminée. Interrompue par une vague scélérate...plouf. J'en profite pour faire passer quelques messages mais ne les prenez pas personnellement.

Juble et Jil vont-ils ressortir des ténèbres et continuer leur Odyssée? Rien n'est moins sûr...

Je songe sérieusement à intégrer cette histoire dans une trilogie monumentale en deux épisodes qui s'appellera : "Aux purs le Ciel, la Mer aux braves, et la Terre aux salauds."

J'ai également dans mes cartons une nouvelle au ton plutôt engagé vigoureusement intitulée: "Karlheinz Stockhausen, Glenn Gould et Ezra Pound niquent ta mère."

Dans un registre plus léger, je compte publier ici même les recettes culinaires que j'ai créées comme Les Carottes au sable, la soupe de Serpent ou la potée Tropicale.

Soyez nombreux à suivre ces rendez-vous inculturels et incultivables.

mardi 29 janvier 2008

Léviathan (part. 11)



C'était une belle soirée.Le GPS du Gilgamesh indiquait qu'il restait 500 milles, la nuit tombait tranquillement, permettant aux étoiles de jouer un court instant leur récital préféré, l'équipage se saoulait tranquillou pour se réchauffer...bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes...Hélas.

Ca se passe lentement (lire à deux et à deux à l'heure) (à quatre à l'heure si vous voulez):

Juble se lève pour aller chercher la dernière bouteille de Rhum du bateau.Il jette un bref coup d'oeil aux alentours...deux trois cargos, quelques pêcheurs de la Corogne, et une montagne sombre, presque noire au Nord-Ouest.

-Jil...Jil...tu devrais te retourner et regarder ce qui nous arrive là...
-Au Nord-Ouest... il est gentil...Le Nord c'est de la merde, l'Ouest c'est de la merde...et il veut que je regarde au Nord-Ouest...mais il est pas con? Martial...
-Quoi?
-Il est pas con ce Juble?
-Ah ouais, trop.
-Bon je vais me lever quand même...
-A toute."

Jil se
lève à son tour et se retourne...vers le Nord-Ouest...Il voit une montagne noire, bruyante et humide.

-Juble...
Pourquoi tu nous a pas dit plus tôt qu'on allait crever?
-J'étais pas sûr...

(se retournant vers Juble)

-Pas sûr?


La vague déferle sur le Gilgamesh, le retournant comme une crêpe avec l'équipage...Rien ne remonte.


FIN

dimanche 27 janvier 2008

L'épopée de Gilgamesh (part. 10)


Jil accepta à contre-coeur le deal de Drum en évitant de penser à ce qui pouvait arriver si la malchance continuait à le coller. Juble et lui dirent au revoir à Isadora.

N'étant pas totalement idiot, Drummond Maxwell avait imposé la présence d'un de ses hommes de confiance à bord du Gilgamesh. Cet homme, c'était Martial: un Haïtien de 2 mètres qui fumait des joints continuellement. Drum le décrit à Jil dans ces termes:


"-Tu vas voir, il est un peu timide mais très sympa...Martial est Haïtien, donc il parle Français...euh ...créole...mais enfin, avant, c'était la même chose non? et puis c'est lui qui s'occupera de la transaction
avec Lopez. Ensuite, tu n'auras plus à t'en soucier ; il reviendra ici par ses propres moyens.
-A la nage? avec sa valise sur la tête ?
- Sacré toi...tu dois bien t'entendre avec ton copain demeuré non ?
-Bon ben salut Drum, merci pour tout...tu veux que je passe le bonjour au copains de ta part ?
-Pas la peine."


C'est ainsi que le splendide yacht X 41 quitta l'île qui servait de base à Drummond Maxwell avec son équipage et 50 kilos de cocaïne destinés au Senor Lopez de la Corogne. La nuit venue, Juble, Martial et Jil ne dormaient pas beaucoup...il se demandaient : "Est-ce la chance que j'attends depuis toujours ?", "Comment me débarrasser des deux autres ?", "Pourquoi c'est moi qui doit partager ma cabine avec Martial ?"... Ce genre de questions.


La traversée retour se fit plus vite et plus confortablement que l'aller, pour le plus grand bonheur de Juble qui trouvait qu'avoir des vrais chiottes, un lavabo, et un frigo rempli de bonnes choses des Caraïbes, eh ben c'était bien sympa. (Jil continuait à s'astreindre à son régime quenelle car il lui avait fallu 10 ans pour s'y habituer...)


La seule perte que l'équipage du Gilgamesh eut à déplorer fut la dernière phalange de l'auriculaire droit de Juble. Il tenait une noix de coco entre ses mains pour faciliter la tâche de Martial qui voulait la couper en deux avec son énorme coupe-coupe très bien aiguisé.
Ca a fait un genre de "tchac"... Juble a regardé un moment son petit doigt qui saignait sans rien dire puis son teint devint rouge, blanc, vert...et il s'évanouit.


Quand Jil demanda à Martial ce que c'était que ce bordel et pourquoi l'autre con était dans les pommes d'abord, Martial répondit avec sagesse que quand on sait pas tenir correctement une noix de coco, on fait pas le mariole...voila.


(à suivre)

Le Gilgamesh (part. 9)




En fait, Honoré Jean-Baptiste alias Drummond Maxwell alias Drum the upsetter, était né à Brest de parents Guadeloupéens. La famille Jean-Baptiste habitait la même rue que celle de Jil ce qui fait que les deux compères se connaissaient depuis toujours sans pour autant être trop proches.

"-Tu sais Jil, j'ai perdu deux jours de mon précieux temps en venant te récupérer. A cause de ça, on vient de rater un client qui a du rentrer chez lui très, très, très mécontent.
-Tu m'en vois sincèrement navré Drum... note quand même qu'on te ramène ta douce en bon état.Je n'y ai pas touché et Juble a même pas essayé. Si tu n'étais pas passé par là, elle coulait avec nous.
-Exact, je vous suis redevable de ça...aussi est-il vrai que je vais pas vous abandonner à nouveau sur votre barque au milieu de l'océan. Je vais même te faire un petit cadeau.
-ahh, Drum, tu sais que j'adore les surprises. C'est quoi ton cadeau?
-Un voilier : le Gilgamesh ! Presque neuf, équipé pour la course au large, une merveille.
-Merci bien, Quel genre?
-X 41. On vient de le piquer à une bande de vieux trous du cul anglais qui ne s'en servaient pas de la bonne façon.
-Pourquoi c'est toujours les vieux qui ont les plus beaux canotes ?
-Je te donne ce bateau à une seule condition...c'est que tu ailles immédiatement à la Corogne avec et que tu livres un certain chargement à une certaine personne...le client qu'on vient de rater."

Jil s'était toujours tenu éloigné le plus possible des combines puantes de Drum mais il savait que cette fois-ci, il n'allait pas y couper..."Désolé mec", "pas intéressé", "une autre fois peut-être" et autres expressions du genre ne fonctionnant pas trop avec Captain Maxwell, Jil essaya de discuter:

"-Tu sais ce qui peut nous arriver si on se fait gauler avec ta cargaison ? Je suis sûr que c'est pas des t-shirts avec la gueule de Bob Marley...c'est quoi ?
-T'en fais pas garçon, ça pèse 50 kilos et c'est très bien camouflé dans le bib...Notre client arrive avec sa camionnette, prend ton bib rempli de coke et t'en file un vrai qui marche...ensuite, libre à toi de faire ce que bon te semble avec le bateau : couler, perdre des courses, démâter, t'échouer sur des rochers...tout ce que tu fais d'habitude.
-J'imagine que je n'ai pas tellement le choix hein?
-On a toujours le choix mon cher Jil. "

(à suivre)


samedi 26 janvier 2008

Steppin' Razor (part. 8)


Le Lion of Judah était un vieux cargo russe qui avait servi au transport de marchandises diverses entre Odessa et la Havane. Principalement des barils de teinture pour les cheveux, des cigares et des pommes de terre.

Un jour, Drummond Maxwell et quatre de ses camarades armés jusqu'au dents l'ont abordé alors que tout l'équipage s'était saoulé la veille. La lutte fut sanglante et tous les popoffs balancés par dessus bord au petit matin tandis que la carrière de contrebandier de Drummond commençait sous un sinistre augure. C'était en 1991, l'URSS implosait, et personne ne s'est vraiment soucié du sort de l'équipage du Vassili Bouslaï jusqu'à présent.

Juble et Jil furent conduits jusqu'à la cabine du capitaine histoire de négocier le prix de leur sauvetage et discuter un peu. Isadora avait déjà été emmenée par le quartier-maître et le lieutenant ...

"-Jil, je suis fan de Reggae depuis toujours, et tu dois savoir que l'anglais de la Jamaïque est un peu différent de celui qu'on apprend à l'école. Cela dit, je pense que j'arriverai à me débrouiller.
-Te fatigue pas mec...y'a rien à communiquer avec lui...c'est pas le conseil municipal...Isadora, elle qui est si douce...Je préfère pas savoir ce qui lui arrive en ce moment...pauvre enfant."


Lorsqu'ils pénétrèrent dans la cabine, Juble et Jil furent légèrement surpris...En effet, Isadora était accrochée au cou d'un grand type avec des locks, couvert de bijoux en or assis sur un trône en osier qui semblait être le capitaine. C'est là que Juble a commencé à parler, pensant régler la situation.


"-Me know from bigger source the rasta is hard sailor and I support that to the fullness. Me and the I sailor Jil want to go to Kingston Jamaica.

-If you want to live, treat me good...I'm like a walkin' razor don't you watch my size? I'm dangerous!
L'équipage et Isadora ont alors éclaté de rire.
-Jil, t'as entendu? Il dit dangereux... et ils se marrent tous comme des baleines...Putain on est dans la merde là...non?"


Drummond Maxwell a lâché Isadora, s'est levé de son trône et a pointé son doigt en direction de Juble.


"-Qu'est-ce tu racontes mec ? Ca veut rien dire tes conneries...mais c'est rigolo...t'es un marrant toi... Jil ! Quoi de neuf depuis la dernière fois? Tu te prends toujours pour Tabarly je vois. T'as pas encore compris que t'es un minable?ah ah ah...
-On se refait pas Drum...t'es bien placé pour le savoir non?
-En tout cas, merci d'avoir ramené Isadora jusqu'ici...Ces bâtards de coast guards Yankee sont en train de me briser les noix, grave, je peux plus sortir de la mer des Sargasses sans me faire tracer par une de leur vedettes...sinon, je serais allé la chercher moi-même cette pute! ah ah..."


(à suivre)



jeudi 24 janvier 2008

Black Star Line (part. 7)


Ce fut difficile, mais la tempête a fini par se lasser et elle a continué son chemin vers Cuba ou le Nicaragua, histoire de leur apprendre à être communistes...Isadora, Juble et Jil pouvaient se féliciter d'avoir évité un naufrage certain. Par contre, sans voiles ni vivres ni electricité, leurs jours étaient comptés.

Néanmoins, la providence, qui était plutôt cool, a fait surgir un pavillon à l'horizon. Ce n'était pas celui de la marine britannique, ni un pavillon noir...fond rouge, croix blanche et étoile noire.

Au fur et à mesure que le navire s'approchait, on pouvait distinguer Lion of Judah peint sur la coque...Tous ces signes qui ne faisaient pas douter de la provenance du bâtiment, ni de sa contenance. Jil a quand même lancé la dernière fusée de detresse tout en sachant que récupérer les naufragés n'était pas le passe-temps favori de l'équipage, surtout quand il s'agit d'une bande de misérables dans un sabot.

C'est alors que Isadora qui était plutôt réservée jusqu'à là s'est mise
à hurler en agitant ses bras dans tous les sens.

"-Isadora, j'aimerais partager ton enthousiasme, mais c'est pas le bateau du père Jaouen qui arrive. Quand Drum aura compris qu'on vaut rien, il nous balancera à la mer.
-On va enfin rencontrer Drummond Maxwell, depuis le temps que je l'attendais.
-Bon ben si tout le monde est content alors..."

Une heure après, des types avec des grosses cigarettes et des énormes nattes puantes lançaient des aussières à Jil, qui s'est empressé de les attacher au bateau blessé et de rejoindre les autres sur le Lion of Judah.

(à suivre)

Cartouche (part. 6)


Alors que nos trois aventuriers se dirigeaient tranquillement vers la Jamaïque, des gros nuages noirs firent leur apparition accompagnés par du vent, beaucoup de vent. C'étaient les signes avant-coureur d'une tempête tropicale comme il en déboule sur ces régions au début de l'automne. Jil savait que le Morris Bornioll allait passer un sale moment et décida de l'annoncer à ses camarades.

"-Bon les gus, il semblerait qu'on soit sur la trajectoire d'une putain de tempête et que y'ait rien à faire pour l'éviter...C'est trop tard pour tenter quoi que ce soit. On va commencer par rentrer les voiles...sortir un soupçon de tourmentin... mettre les gilets de sauvetage...et puis euh...Juble, tu fais partie d'une religion?
-Pas vraiment.
-Ok. Merci sale mécréant... et toi Isa?
-qué?
-Elle comprend rien...bon c'est pas grave, les suppliques ne m'ont jamais servi à rien "

Six heures plus tard, il fallait se tenir bien fort aux chandeliers pour pas passer à la baille...On pouvait lire la peur sur deux visages et comme une excitation sur celui d'Isadora. C'est à ce moment que le Morris Bornioll a décidé qu'il en avait marre de bander...Un énorme craquement a retenti à dix milles à la ronde et le mât s'est effondré sur tribord.

"-eh ben voila...C'était la dernière pièce d'origine...Il m'aura vraiment tout fait ce putain de bateau.
-Jil tu as une idée de ce qu'il faut faire lorsque le mât s'arrache de la coque comme ça?
-Attends, attends, je crois qu'on va devoir ranger les guirlandes et les boules...tu te charges de l'étoile dorée en tête...par contre fais gaffe parce qu'elle est dans la flotte. En plus, j'ai l'impression que les vagues le font taper dans la coque. Il faut s'en débarrasser sinon on va couler comme des cons...et ça c'est très mauvais...ça nique l'antifouling."

Jil s'élanca sur le pont et coupa les haubans étai et compagnie avec son couteau. Après avoir dit un bref adieu au dernier vestige de son passé de coureur, il revint s'asseoir dans le cockpit.

"-J'ai aussi regardé la coque, et y'a un beau trou. Ca m'étonnerait pas qu'on coule même.
-Y'a pas un radeau prévu à cet effet dans ton bateau, des fusées de detresse?
-Tu parles du bib? eh ben y'en a plus...Je m'en suis servi une fois et puis j'en ai jamais racheté. Les fusées, je les gardais pour une victoire à la route du Rhum mais je crois qu'on va effectivement devoir les utiliser vu que y'a plus de courant pour lancer des S.O.S."

Aussitôt dit, aussitôt fait.

"-Voila, maintenant, si tu le permets, je vais voir ce que je peux faire pour réparer la coque. J'ai...du scotch alu, pas le temps de faire de la strat... Isadora et toi vous allez écoper ce que vous pouvez avec ces boîtes de conserve vides. Si on se démmerde bien, on pourra fêter ton prochain anniversaire."

(à suivre)

mercredi 23 janvier 2008

Isadora (part. 5)


C'est ainsi que le Morris Bornioll reprit la mer, le ventre chargé de passagers tous plus originaux les uns que les autres. Un fumeur de joints au glorioleux passé de coureur des mers, actuellement pilier de comptoir et un type complètement paumé qui en deux semaines est passé du statut de chômeur Jurassien à celui de marin après une pige de manut' chez Connétable...une femme aux cheveux noirs et au regard de braise, embauchée sous prétexte qu'elle savait faire des bonnes quenelles, complétait le trio.
Juble avait essayé d'en savoir plus sur le compte de la mystérieuse Isadora mais les réponses de Jil à son sujet restaient évasives...



"-Tout ce que tu sais c'est qu'elle s'appelle Isadora, qu'elle veut retrouver son mari en Jamaïque et qu'elle ne veut pas y aller autrement qu'en voilier ?
-Qu'est-ce que tu veux savoir de plus, on s'en fout du reste non ? Les affaires des dames ne regardent pas les gentlemen des mers.
-Enfin c'est juste que à trois dans ton mini, on est un peu serrés quand même.
-Et alors? Y suffit de rester dehors...Il fait beau, on a les alizés dans le dos, du rhum sous le plancher...De quoi tu te plains ? Essaie de profiter de l'instant, surtout qu'on sait pas de quoi demain sera fait. C'est d'autant plus vrai en mer...
-Oui oui...parle moi des calamars géants et des baleines blanches qui retounent les galions d'un coup de nageoire.
-Ces conneries coco, c'est pour les gamins...et les ados...et quelques adultes crédules à la rigueur...ça me fait pas peur. Par contre, as-tu déjà entendu parler des vagues scélérates? Un mur de 30 mètres de haut qui surgit de nulle part et fracasse tout sur son passage. Les plus grands surfeurs sont sur le coup mais le problème est qu'elles sont totalement imprévisibles...alors si t'en vois une qui se profile et que je suis en train de pioncer...oublie la règle d'or et réveille-moi vite. J'ai toujours dit que je voulais mourir debout, face au danger.
-Je tâcherai de m'en souvenir.
-T'as intérêt, parce que si t'oublies et qu'on se sort d'un truc pareil, c'est moi, qui te tuerai."

De son côté, Isadora ne semblait pas se soucier des périls de la mer, mais plutôt de savoir si elle réussirait à attraper des exocets avec son épuisette...chose impossible d'après Jil qui s'y connaissait vachement.

(à suivre)


Pause aux Açores (part. 4)



Grâce au spi asymétrique du Morris Bornioll et surtout au sens stratégique de Jil, l'archipel des Açores s'est pointé plus vite que prévu. Au bout de 12 jours, l'île du Faial n'était plus qu'à une cinquantaine de milles.C'est à ce moment que Jil a décidé de faire un petit topo à Juble:

"-Putain, avec tout ce que tu viens de dégueuler depuis Douarn', on pourrait reboucher le tunnel sous la manche ... T'es sûr que ça va ? Tu dois avoir l'estomac retourné comme une chaussette.
- C'est exactement ce que je ressens...j'ai l'impression d'être une chaussette dans une machine à laver.
-Bon, c'est normal, tu débutes dans le métier...Le pied marin, ça se porte sans chaussettes de toutes manières.
-Quand est-ce qu'on arrive?
-Bientôt, cher ami, nous serons à Horta. C'est une escale impérative pour tous les marins du globe...y'a aussi un genre de tradition qui consiste à laisser un petit dessin sur la jetée avant de partir sinon ça porte malheur.
-Qu'est-ce que tu dessines toi?
-Une femme à poil... chaque fois que je repasse, je lui rajoute des poils. On dirait un orang-outan femelle maintenant.
-Si c'est ton genre de femme...
-Tout à fait, monsieur Ironic Tamer.
...
Ah! y'a aussi un établissement qui s'appelle le Peter Café Sport et qui sert des rhums de porc. On va s'en coller une, je te raconte même pas.
-Ah oui, ce bar qui a été tenu par un certain Peter pendant 40 ans ou presque...
-Ouais, mais en fait c'était un dénommé José. Il est mort en 2005...ouais...cirrhose...enfin...ça vaut mieux que de mourir de soif.
-Quelle horreur.
-Je fais souvent un cauchemar dans lequel je suis assis dans un troquet et on me sert des bières qui s'évaporent avant que j'ai le temps de les siffler. C'est pour ça que je me rendors jamais après m'être réveillé."

Une fois arrivés à Horta, Jil dit à Juble que pour éviter d'avoir un cadavre sur son bâteau et deux cas de scorbut à l'hopital de Kingston, il allait chercher des fruits frais et des sources de vitamine C...que Juble avait qu'à l'attendre et en profiter pour nettoyer le canote tant qu'il y était.

Juble ne l'a pas écouté et s'est taillé pour visiter la ville histoire s'en jeter un petit derrière la cravate. A son retour, Jil n'était pas rentré, le lendemain non plus, ni le surlendemain...Ce n'est qu'au bout de trois jours que, tel un messie pour alcolos, Jil a ressuscité.

Il était parti trois jours avant pour acheter des fruits et il revient une main dans la poche et l'autre dans le corsage d'une
femme vêtue de noir...plutôt dodue.

"-Jil, mais qu'est-ce que t'as foutu pendant trois jours? Je commencais à croire que t'étais mort ou un truc du genre...
-ttt...Arrête de dire des bêtises et dis plutôt bonjour à Isadora. Isadora,Juble. Juble, Isadora...Isadora était cuisinère dans une taverne mais elle vient de rendre son tablier...elle va venir avec nous. Tu vas voir, elle a une excellente recette à base de poisson et de farine...un genre de quenelle."

(à suivre)


mardi 22 janvier 2008

Jil et Juble (part. 3)



C'est lors de la première nuit en mer, après que les lumières de la côte aient totalement disparu y compris celle de l'Ar Men, que nos héros ont pris conscience de ce qu'ils venaient de faire...Larguer les amarres pour une terre inconnue n'est pas chose facile, sauf quand on est Breton.

"-Alors la nuit, c'est très facile...tu tiens le cap que je te dis et t'essayes de pas trop dormir. Si tu vois une lumière au loin et qu'elle se rapproche...fais gaffe. Si elle se rapproche vite c'est grave...si elle se rapproche lentement...c'est pire. T'as compris? La règle d'or c'est que si y'a un problème, tu ne me réveilles pas et tu te démmerdes. Sinon tu vas me gonfler direct.
-Ok. En fait tu t'appelles comment?

-ouh la...t'es de la police c'est ça? hehehe...Mon nom complet c'est Jean-Louis, Jean-Louis Ugen...c'est breton. Enfin, les gens m'appellent Jil. T'as qu'à m'appeler Jil...ou Capitaine si tu es porté sur les titres.

-Enchanté Jil, moi on m'appelle Juble.
-Juble, c'est pas commun mais pas plus moche que Régis ou Kévin.
-ou Jean-Louis...
-Bon, on devrait arriver aux Açores dans deux semaines...mais pour nous motiver, j'ai prévu de la bouffe pour 10 jours. Et pis j'espère que tu aimes les quenelles en boîte parce que y'a que ça à bord: des quenelles et de l'eau pour le physique, des clopes et du rhum pour tout ce qui est métaphysique...c'est tout ce que j'ai réussi à piquer au Leclerc... Si on a du cul, on pourra pêcher du bar. Allez salut gabier. A demain."

Juble et Jil n'échangèrent pas un mot de plus de la traversée car Juble vomissait tripes et entrailles par dessus bord dès que l'odeur des quenelles
"Nos Régions ont du Talent", arrivait à ses narines...et puis un peu aussi parce que Jil avait une façon un peu particulière de les déguster : après avoir ouvert la boite avec son Wichard, il écrasait les quenelles avec le manche du couteau jusqu'à ce que ça fasse un genre de bouillie qu'il engloutissait aussitot...froide. Ca, trois fois par jour, tout ça parce que les lignes et les hameçons se sont fait embarquer à J+2 par un filet. "Encore un putain d'amateur !" d'après Jil.

(à suivre)

lundi 21 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 2)



Le lendemain, aux alentours de 20 heures, alors que la nuit était déjà tombée sur le Finistère depuis longtemps, il n'y avait plus rien sur le port de Douarnenez, plus de sardines, pas encore de poivrot en train de vomir...juste un mec debout en pull avec un sac posé par terre à côté de lui.

Un mec qui commence à se demander si il était avisé de confier sa fortune à un porteur de boucle d'oreille, grande gueule et soulard...mais bon, même si il était très peu probable que le grand navigateur revienne, il y avait encore moins de chances que notre ami rentre chez lui bredouille avec une tenace odeur de sardine comme seul souvenir de la mer.

Après des années entières vouées au doute, confier une poignée de billets poisseux à un va-nu-pieds était la meilleure chose qu'il puisse faire, vous allez voir pourquoi.

Non seulement, le marin s'est pointé -presque à l'heure- mais en plus, il était à bord d'une splendide embarquation à voiles d'un blanc (presque) immaculé.

"-Ah, ben salut! Ca va bien?
-Oahhh pécab, j'ai bricolé toute la journée et je suis passé emprunter un ciré pour toi, on peut décoller...quand tu veux.
-Ok, et ça c'est quoi? C'est l'annexe? Ton bateau est caché où?
-mmh? ah ben c'est ça mon bateau...chais pas ce qu'il te faut mon pote.
-On va en Jamaïque avec ça? Mais c'est minuscule.
- Effectivement, le Morris Bornioll est un mini 6.50, mais il a déjà effectué deux transats dont une sans avarie majeure...c'était en 91...d'ailleurs, on était partis d'içi. Ca date pas d'hier...oh putain de traversée. J'avais oublié mes clopes au comptoir avant de partir.
-Et c'est fait pour deux un truc pareil?
-Sache que le reglement international de la mer je sais pas quoi stipule qu'une personne doit toujours se trouver sur le pont pour surveiller les concurrents, les icebergs ou les pirates si y'en a. Par conséquent, un pieu est largement suffisant.
-J'espère que y'en aura plein !
-De quoi, des pieux?
-Des pirates.
-Si t'es sage, on croisera peut-être Drummond Drum Maxwell...le dernier pirate Jamaïcain encore en activité...c'est plus un trafiquant qu'autre chose.
-Drummond Maxwell, a.k.a Drum the Upsetter ?
-yeah man. Hardest sailorman around town."

(à suivre)



dimanche 20 janvier 2008

Une émerveillante Histoire de Marins à Raconter au coin du Feu (part. 1)


L'histoire que je vais vous raconter, je la tiens d'un marin Irlandais qui lui même la tenait d'un sage Africain qui l'avait lue dans Voiles et Voiliers.

Un matin, un homme s'est levé...contre les autres hommes. Il avait décidé de travailler pour son propre compte et pour ce faire, il ne voyait pas d'autre endroit que l'Océan. Bonne idée. C'est pourquoi il quitta son logis muni de ses maigres économies et prit la route avec l'espoir d'embarquer sur le premier navire qui se présentait.

C'est ainsi qu'une semaine plus tard, on pouvait voir notre ami décharger des caisses de sardines à longueur de journée sur le port de Douarnenez. La vie était dure mais il ne regrettait pas d'avoir foutu sa vie en l'air pour accomplir son rêve...oh non.

Car une fois la nuit venue, il se rendait au débit de boisson pour entendre les dernières nouvelles de la mer. Ses mains étaient
à tel point blessées par le travail qu'il peinait à tenir son verre mais pour rien au monde, il n'aurait raté les propos confus et fortement teintés d'éthylisme de ceux qui revenaient des antilles, du Brésil ou même de Groix...C'est alors qu'il a demandé à un de ces grands navigateurs, si il pouvait embarquer aussi sur son beau voilier pour gagner des régates de Swan 45 à l'autre bout du monde...

Ce à quoi le grand navigateur répondit :

"-Les Swan ... c'est bien ces canotes...mais j'ai rien de tout ça...par contre, je t'emmène où tu veux avec mon navire...facile.
-La Jamaïque, ça serait possible?
-Ouais, ben ok, on part demain alors...euh par cont' , t'aurais pas de quoi payer la note de ce soir là?
-D'accord, je paie l'addition et toi tu m'emmènes à Kingston.
-Parfait, bon alors on se donne rendez-vous sur le quai demain, à 8h du soir. en attendant tu jettes toutes tes merdes qui puent la moule, et tu vas t'acheter un ciré et des bottes.
-Je peux garder un sac quand même?
-Si tu veux. Ouais, fais comme tu veux...m'en fous de ça... mais maintenant que j'y pense, toi t'es un gros plouc, et le gars du comptoir du marin, il va sans doute t'arnaquer comme un parisien...il vaut mieux que tu me files ton pognon et moi j'achèterai tous les trucs nécessaires que t'as même pas idée...je suis sûr que tu sais même pas ce que c'est qu'une ancre flottante...
-Bon d'accord, je te fais confiance alors...
-Bien...alors, je te dis, à demain cher camarade!
-A demain, tu veux pas que je te dise ma taille?
-Ta taille? Pour quoi faire? Y'a pas écrit pompes funèbres sur ma gueule...
-Je pensais pour le ciré.
-T'en fais pas, tu vas passer deux mois dedans...t'auras largement le temps de t'y habituer...ah ah...allez salut hein, kénavo mec."


(à suivre)




mardi 15 janvier 2008

La confiance en soi

Je me rappelle d'un jour où on m'a dit que je n'avais pas confiance en moi.

Pour éviter que vous vous mépreniez de la même manière que moi, je vais vous présenter un petit exposé sur la confiance en soi.

L'excès de confiance en soi, ça consiste à raconter une blague qu'on n'a pas compris du tout et à en rire aux éclats, puis mépriser ceux qui ne vous ont pas suivi dans l'hilarité.

Exemple :
"-Pourquoi Jésus-Christ n'a-t'il pas participé au match Nazareth-Jerusalem lors de la saison 32-33?
-Je sais pas...
-Parce qu'il était sur le banc de touche !! Ah ah ah...putain c'te blague, elle est trop bien !!"

Le manque de confiance en soi, c'est écouter cette blague, voir que la personne qui la raconte se poile, et rire à son tour, histoire de ne pas passer pour un idiot vu qu'on sait pas vraiment ce que c'est qu'un banc de touche et ce que Jésus pouvait foutre en 33 sur un truc pareil...

La confiance en soi, c'est éviter de raconter des conneries pas drôles pour faire son intéressant.


Sinon, l'histoire originale, c'est :

"-Sais-tu pourquoi Jésus n'a pas participé au match Nazareth-Jérusalem qui' s'est soldé par un cinglant 0-3 ?
-Non.
-Parce qu'il était suspendu. "

Y'a pas de quoi rire en fait.

jeudi 10 janvier 2008

Retour à la normaal

Déjà dix jours que j'ai quitté l'Angleterre avec mes regrets éternels et neuf que j'ai repris le travail aux Pays-Bas... C'était très chouette de retrouver mes collègues, de leur souhaiter bonne année, de manger un beignet olliebolen avec eux et puis de retomber dans la routine. beuh.
En attendant d'embarquer pour une nouvelle aventure, je tue le temps en fabriquant des petites maquettes du HMS Victory dans des bouteilles de rhum...Le plus facile étant de les vider.


allez, Kenavo.

The days of Abloc'h-Jean Floc'h (la mission VI)


Abloc'h-Jean where's your milk white skin ?
What's that stubble on your chin ?

It's buried in the rot gut gin.

You played and lost not won.


Dans la foulée de mes récents exploits, le voyage à Londres s'est soldé par un échec complet... Le plan était pourtant simple : on était sensés retrouver des amis habitant au sud de Wimbledon, festoyer chez eux tout en sachant que ce repas pouvait très bien être le dernier que nous ferions en liberté, puis gagner la ville en métro afin de disposer les explosifs à des emplacements stratégiques, puis activer les détonateurs après que les 12 coups de minuit aient retenti. Plutôt simple à mettre en oeuvre non ?

Le repas s'est très bien déroulé : pastis, petits toasts, champagne, magret, pinard, poires au chocolat...très bon...merci au cuistot qui s'est bien décarcassé.

L'heure fatidique arrivant, on a fumé un pet, on a pris des bouteilles de champagne et on est partis.

Moi, dans le métro, je réfléchissais à toute allure...il faut dire que j'étais un peu pété...je me disais:
"Attends là, je me balade dans le métro Londonien avec tellement de pétards dans le sac à dos que j'ose pas fumer une clope de peur de me retrouver à filer ma position à B. Burt quand il va à l'île de Wight...Ca va pas se passer comme ça ! Ils m'auront pas les salauds! Je démissionne. "

Alors ni une ni deux, j'ai balancé mon sac par la porte du tromé à la première station et je me suis tout de suite senti mieux...et tout de suite après très con parce que mon larfeuille était aussi dans le sac...pas grave ça, j'en piquerai un autre... avec de l'argent dedans cette fois.

On est sortis du métro et j'étais bien content de constater que y'avait des filles qui couraient, rigolaient et vomissaient
partout ...c'était chou.

Du reste de la soirée, je m'en souviens plus trop...il parait que je mettais des mains au cul à toutes celles qui passaient à ma portée et que j'ai failli me bagarrer une dizaine de fois. Train-train habituel.

C'est le lendemain que ca a été dur : aucun objectif rempli, l'Angleterre honnie mise ni à feu ni à sang ni rien, un sac couvert de vomi. C'est pas aujourd'hui que je vais rentrer au Pays moi...

L'exil continue.

mardi 8 janvier 2008

The Last Time (La mission V)


Well I told you once and I told you twice
But ya never listen to my advice

You dont try very hard to please me

With what you know it should be easy

(Note: Je savais pas trop quoi mettre comme image pour parler de ça alors j'ai décidé de mettre un truc qui ressemblait pas à Londres, à savoir... trois jeunes filles en bottes sur un boeuf...qui picolent du vin neuf...picoli, picola, ça sera pas... TOI !)

Du coup, Dimanche soir, j'ai vraiment eu du mal à m'endormir...je m'en voulais pour avoir foiré ma mission, et puis j'ai entendu parler anglais derrière le mur (je traduis pour les bienheureux qui n'ont pas eu les oreilles écorchées par un tel dialecte) :
"-Je te l'ai dit une fois...deux fois...Mais tu n'as jamais écouté jamais mon conseil.
-gnééé ?
- Tu pourrais me faire plaisir quand même...
-Vous faire plaisir??Madame? Mais comment?
-Avec tu sais quoi, ça devrait être facile..."

J'ai rien compris...
En plus y'avait un orchestre qui faisait un de ces boucans...enfin juste que j'étais en train de devenir fou dans ce pays et qu'il fallait que je rentre chez moi...rapidement.

(à suivre)


lundi 7 janvier 2008

Salt of the Earth (la mission IV)


Lets drink to the hard working people
Lets drink to the lowly of birth

Raise your glass to the good and the evil

Lets drink to the salt of the earth...

C'est pas parce qu'on a foiré lamentablement notre premier objectif qu'il fallait se laisser abattre...surtout pas . Le Finistère ne me l'aurait jamais pardonné, c'est sûr. Par conséquent, dimanche, on est allé à l'île de Wight.

Je suis monté dans la voiture de Burt. Au début, je croyais que c'était moi qui devait conduire mais B, pas con pour deux sous, s'est procuré (je ne sais comment) une voiture d'espion avec le volant à droite !! Trop bien pour pas se faire repérer par la police ou le MI5. En fait, moi il fallait que je lise la carte et que je lui donne les directions à suivre...c'était pas trop dur mais au bout de 5 minutes, il m'a arraché la carte des mains et il a installé sa Gépaihesse.

La Gépaihesse c'est une machine espion qui récupère les positions des satellites et à partir de ces positions, toi tu sais où tu te trouves sur la terre et tu peux aller à l'île de Wight par exemple (sauf dans la mer, là il faut prendre le bateau sinon on peut mourir). Y paraît que le plus dur c'est d'envoyer les satellites dans l'espace. Mon ami Burt, lui, il utilise une espèce de fronde spéciale mais il n'a pas voulu me la montrer au cas où la Normandie et la Bretagne seraient à nouveau en guerre... Je lui ai dit que pour moi c'était toujours la guerre entre nous et qu'on n'avait pas besoin de tous ces truc d'espions, qu'on arrivait très bien à se repérer en regardant les étoiles et la mousse sur les arbres, nous, les Bretons !

Bon, et puis on est arrivés à Cowes, qui est une ville très célèbre de l'île de Wight...Moi, je suis allé me cacher pour prendre les pétards que j'avais acheté la vieille et qui étaient dans mon sac à dos et ce afin de faire exploser l'île : j'avais acheté des bisons 6 (Très Gros Boum), plein de mammouths et des Tom Pouce pour rigoler.

C'est là que mes amis m'ont dit que si je faisais tout exploser maintenant, on n'aurait pas le temps de déjeûner et que en plus, tout serait explosé et donc il resterait plus rien à manger. Pfff... Tu sais moi je m'en foutais en fait, j'avais aussi du galak dans mon sac alors... Mais bon on est allés dans un pub et puis on a bu quelques bières et on a mangé du rosbif avec des légumes bouillis et un genre de sauce au gras. Les anglais, ils en sont très fiers de ce plat et ils appellent ça le Sunday Roast.

En sortant du pub, on n'avait plus très envie de faire sauter l'île parce que tous comptes faits, ça ressemble pas mal à la Bretagne : y'a des voileux partout et on peut picoler en écoutant des chants de marin et les Rolling Stones...

C'est là que j'ai décidé de garder mes pétards pour Londres et le 31 décembre ! boum !!!


(à suivre)